Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang a rejeté mercredi les critiques japonaises concernant la commémoration de la Chine d'un activiste coréen, alors que les tensions entre le Japon et la Chine ont continué de s'aggraver à la suite des visites des dirigeants japonais au sanctuaire Yasukuni.
"M. Ahn Jung-geun était un célèbre militant anti-japonais", a déclaré le porte-parole lors d'une conférence de presse régulière à Beijing.
Ce Coréen a abattu Hirobumi Ito, qui était à l'époque le premier gouverneur général, également le plus haut responsable colonial, de la Corée sous administration japonaise, à Harbin dans le nord-est de la Chine en 1909.
M. Ahn a été arrêté sur les lieux et a été secrètement exécuté en mars 1910 par le gouvernement japonais.
La Chine a dévoilé dimanche un mémorial dédié à M. Ahn à la gare de Harbin, où a eu lieu l'assassinat.
Ce mémorial, financé par le gouvernement municipal de Harbin et les autorités ferroviaires, a été construit à la demande de la présidente de la République de Corée Park Geun-hye soumise lors de la rencontre au sommet de l'année dernière.
Le secrétaire général du cabinet japonais Yoshihide Suga a qualifié ce mémorial de moyen de rendre hommage à un "terroriste".
"Si M. Ahn Jung-geun était un terroriste, alors comment devrions-nous qualifier les quatorze criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale honorés au sanctuaire Yasukuni?", a répondu mercredi M. Qin.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'est rendu au sanctuaire Yasukuni en décembre dernier pour rendre hommage aux soldats japonais morts au combat, suscitant de fortes protestations de la Chine et de la République de Corée, ainsi que les critiques de la communauté internationale.
"Si l'établissement d'un mémorial dédié à Ahn Jung-geun est un hommage rendu à un terroriste, alors comment devrions-nous définir les visites des dirigeants japonais au sanctuaire Yasukuni?", a noté le porte-parole.
Le ministère des Affaires étrangères de la République de Corée a également fermement critiqué les remarques du secrétaire général japonais sur M. Ahn, les qualifiant d'irrationnelles et d'"anhistoriques".