Un envoyé chinois à l'ONU a demandé lundi au gouvernement japonais de faire face franchement aux faits historiques liés à l'usage d'un grand nombre d'esclaves sexuelles en temps de guerre, ou "femmes de réconfort", et de présenter des excuses formelles et sincères aux victimes.
"Beaucoup de preuves historiques laissent entendre que l'armée japonaise a recruté d'une manière organisée un grand nombre de 'femmes de réconfort' comme esclaves sexuelles de la Chine, de la République de Corée et de nombreux autres pays au cours de la Seconde Guerre mondiale", a indiqué Wang Min, vice-représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, lors du débat général de la 58e Session de la Commission de l'ONU sur le statut des femmes.
Les femmes et filles forcées de jouer les "femmes de réconfort" ont été victimes de violences sexuelles horribles, a indiqué M. Wang. "70 ans plus tard, seules quelques-unes d'entre elles ont survécu (...)La plupart d'entre elles ont quitté le monde avant que justice ne soit faite".
"Au mépris total des appels répétés des mécanismes des droits de l'Homme des Nations Unies, le gouvernement japonais refuse d'assumer ses responsabilités juridiques et de prendre des actions concrètes pour indemniser les victimes", a indiqué M. Wang, ajoutant que de hauts dirigeants du gouvernement japonais ont même tenté de nier le passé d'agression.
Sous la pression internationale, le gouvernement japonais a récemment déclaré qu'il n'a pas l'intention de réviser le Communiqué de Kono, mais poursuivra la soi-disant enquête sur les circonstances entourant le communiqué.
Ils essaient par tous les moyens de blanchir et d'exonérer les militaristes de ce crime contre l'humanité, a souligné M. Wang.
Le communiqué de Kono, rédigé par le secrétaire en chef du cabinet japonais en 1993, Yohei Kono, a reconnu que le gouvernement japonais et son armée avaient été impliqués dans le recrutement de plus de 200.000 jeunes femmes forcées à servir de "femmes de réconfort".
M. Wang a également fustigé la récente décision prise par le Premier ministre japonais Shinzo Abe de rendre hommage publiquement au sanctuaire de Yasukuni où 14 criminels de guerre de classe A sont honorés.
"Ces criminels de guerre étaient les principaux responsables du recrutement des "femmes de réconfort". Les actes des dirigeants japonais constituent une atteinte grave aux droits et intérêts des 'femmes de réconfort'", a-t-il souligné.
"C'est une provocation flagrante à la conscience humaine et à la justice historique. C'est un mépris brut de l'ordre international d'après-guerre, qui a été fermement condamné et dénoncé par la communauté internationale", a déclaré l'envoyé chinois.