Le Japon ne révisera pas ses excuses officielles sur l'esclavage sexuel des "femmes de réconfort" pratiqué par le pays en temps de guerre, faites en 1993 par l'ancien secrétaire en chef du cabinet, Yohei Kono, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement japonais.
Yoshihide Suga, secrétaire en chef du cabinet, a fait savoir lors d'une conférence de presse que bien que le pays ne révise pas "le communiqué de Kono", reconnu par le monde entier, il examinera la façon dont les propos ont été compilés, a rapporté l'agence de presse Kyodo.
M. Suga a fait cette remarque en faisant référence aux témoignages livrés par une Sud-Coréenne, victime de l'esclavage sexuel des militaires de l'armée impériale japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Le communiqué de Kono est fondé sur ses témoignages. Ce communiqué avoue l'implication du gouvernement et de l'armée japonais dans le recrutement et le travail forcé de 200.000 à 400.000 filles et femmes, ressortissantes des pays asiatiques pour la majorité, dans des maisons de prostitution établies par les Japonais.
M. Suga avait déclaré le 28 février que le Japon mettrait en place une équipe pour réexaminer le communiqué de 1993.
Les relations du Japon avec ses pays voisins, tels que la Corée du Sud et la Chine, se sont détériorées, du fait que le Japon tente de blanchir son histoire de guerre, notamment le dossier des "femmes de réconfort".
Cette tentative a été condamnée la semaine dernière par le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yun Byung-se, qui a déclaré au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU que cette démarche constitue "une insulte supplémentaire à l'honneur et à la dignité des victimes".