Après de multiples rebondissements, les relations entre la Chine et le Vietnam connaîtront des signes d'amélioration à la fin de cette année avec le lancement jeudi de la visite officielle au Vietnam du président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), Yu Zhengsheng.
M. Yu effectue cette visite, la première d'un haut responsable chinois cette année, à l'invitation du Comité central du Parti communiste vietnamien et du Front de la Patrie du Vietnam.
Suite à des contacts entre les responsables des deux pays, la visite de M. Yu devrait réchauffer davantage les relations bilatérales après les récentes tensions. Cette visite démontre également l'aspiration commune des deux parties à normaliser leurs relations dans les plus brefs délais.
A la mi-mai, une série d'émeutes ciblant des sociétés étrangères dans le sud et le centre du Vietnam avaient conduit à la mort de cinq ressortissants chinois. Une vingtaine d'usines étrangères avaient été brûlées et environ 1 100 entreprises étrangères avaient été affectées.
Les violences ont eu lieu sur fond de tensions entre la Chine et le Vietnam concernant les différends territoriaux des deux pays en mer de Chine méridionale.
Malgré la cacophonie, Beijing s'est attaché à améliorer les relations bilatérales avec Hanoï en s'attelant à régler les différends de manière constructive par l'intermédiaire de négociations amicales.
Comme l'a déclaré le président chinois Xi Jinping lors de sa rencontre avec l'envoyé spécial vietnamien Le Hong Anh en août dernier, "un voisin ne peut être écarté et il est dans l'intérêt commun des deux parties d'entretenir des relations amicales".
Partageant une frontière commune et dotés de cultures proches ainsi que d'une forte complémentarité économique, la Chine et le Vietnam ont entretenu une coopération mutuellement bénéfique qui a donné des résultats fructueux et a apporté des bénéfices concrets aux peuples des deux pays.
Selon les statistiques, la Chine est le plus grand partenaire commercial du Vietnam pour la neuvième année consécutive, tandis que le Vietnam est devenu le deuxième plus grand partenaire commercial de la Chine au sein de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN).
Dans ce contexte, les deux parties devraient maintenir le bon cap dans la gestion de leurs relations et s'attacher à une politique de bon voisinage et d'amitié dans une perspective stratégique à long terme.
L'histoire est un miroir. La Chine et le Vietnam ont réussi à dépasser les litiges frontaliers et à unir leurs forces pour saisir les occasions de développement et relever des défis communs au cours des dernières décennies.
Ainsi, il y a lieu de croire que si les deux nations souhaitent améliorer et développer leurs relations au lieu d'aggraver leurs différends, cela profitera non seulement aux deux pays, mais aussi à l'ensemble de la région.