La prochaine visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au Brésil est grandement considérée comme une opportunité pour transformer le potentiel de coopération bilatérale en dividendes, dans le cadre des efforts des deux pays pour façonner une "communauté au destin commun".
A l'invitation de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, M. Li devrait démarrer lundi sa visite au Brésil, première étape de son premier voyage en Amérique latine depuis son entrée en fonctions.
En tant que premier partenaire commercial du Brésil, la Chine a investi 18,94 milliards de dollars dans ce pays d'Amérique latine en 2014, alors que le Brésil, plus grand partenaire commercial de la Chine en Amérique latine, tente d'obtenir une plus grande part du dynamique marché émergent qu'est le marché chinois.
En raison d'un taux de croissance ralenti et de la restructuration de l'économie chinoise, les exportations de ressources naturelles du Brésil, en particulier de minéraux, ont diminué. Cependant, les deux pays font des efforts concertés pour élargir leur coopération dans d'autres domaines, tels que l'énergie, la fabrication d'équipements, les infrastructures, la finance et les services.
"Cela ne concerne pas seulement les ressources. Le commerce de la Chine avec le Brésil et ses investissements dans le pays reflètent une tendance de diversification dans les domaines de la fabrication et de l'aviation", a confié à Xinhua Tong Daochi, ministre assistant chinois du Commerce, en amont de la visite de M. Li.
Un taux de croissance relativement faible et un développement de meilleure qualité en Chine apporteront plus d'opportunités au partenariat économique bilatéral et stimuleront un développement plus durable de leurs économies.
Environ 200 entrepreneurs chinois assisteront à un sommet aux côtés de leurs partenaires brésiliens lors de la visite du Premier ministre chinois. Des chefs de banques chinoises, en particulier, vont travailler avec leurs partenaires brésiliens pour élargir la coopération financière bilatérale, qui a offert un appui solide au commerce des biens et des services entre les deux pays, a déclaré M. Tong.
La Chine offre plus d'opportunités aux institutions financières brésiliennes faisant des affaires en Chine, tout d'abord dans les zones de libre-échange expérimentales, en espérant que sa monnaie, le yuan (RMB), sera plus présente lors des transactions commerciales et financières bilatérales, et ce en vue de libéraliser la monnaie chinoise, a fait remarquer M. Tong.
La technologie spatiale est un autre domaine auquel la Chine et le Brésil s'intéressent et accordent une grande importance. Un satellite a été lancé avec succès depuis Taiyuan, la base spatiale de la Chine, et mis en orbite en décembre 2014 dans le cadre du programme satellitaire de ressources terrestres sino-brésilien.
La tournée de M. Li en Amérique latine coïncide avec les efforts actifs déployés par la Chine pour promouvoir ses initiatives "une Ceinture et une Route", qui visent à promouvoir la coopération en matière de construction d'infrastructures avec les pays asiatiques, européens et ceux du Pacifique.
Lors de la visite de M. Li, les deux parties signeront une série de documents de coopération, dont l'un sur une étude conjointe sur la faisabilité de la construction d'un chemin de fer reliant la côte Atlantique du Brésil à la côte Pacifique du Pérou.
Ce chemin de fer devrait non seulement aider l'Amérique du Sud à améliorer son système de transport et de commerce régional, mais également stimuler la coopération commerciale et économique entre la Chine et les pays latino-américains.
Une banque de développement et un arrangement de réserve de change entre les pays des BRICS, qui regroupent le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, aideront également à financer de grands projets d'infrastructure tel qu'un chemin de fer transcontinental.
Parallèlement, le Brésil est enthousiaste pour investir dans la construction d'infrastructures en Asie, ayant déposé la demande pour rejoindre la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII).
Alors que la Chine approfondit globalement ses réformes, le Brésil et d'autres principaux partenaires commerciaux de la deuxième plus grande économie du monde obtiendront plus d'investissements et davantage de possibilités d'emploi, et auront un accès plus facile au marché chinois grâce à l'accroissement du commerce, du tourisme et des échanges culturels, prédisent des analystes.