Le nouvel accord de libre-échange entre la Chine et l'Australie lèvera des obstacles coûteux au commerce et stimulera les économies des deux pays, ont estimé des spécialistes des relations internationales mercredi.
Cet accord formel attendu depuis des années a été signé par le ministre australien du Commerce Andrew Robb et son homologue chinois Gao Hucheng mercredi à Canberra.
Certains économistes ont salué cette décision historique en soulignant qu'elle bénéficierait aux deux pays.
Peter Drysdale, chef du Bureau de recherche économique d'Asie orientale à l'Université nationale d'Australie, a indiqué à Xinhua dans une interview que les procédures administratives avaient empêché les exportations de croître et que l'accord de libre-échange devrait largement profiter aux économies en perte de vitesse des deux pays.
"La signature de l'Accord de libre-échange sino-australien est un événement important dans les relations entre les deux pays", a indiqué M. Drysdale mercredi.
"[L'accord] offrira de nouvelles opportunités de changement. L'Australie deviendra un fournisseur encore plus important et bon marché de la Chine", a-t-il estimé.
A terme, plus de 95% des exportations australiennes vers la Chine bénéficieront d'une franchise douanière, dont le boeuf, le porc, les produits laitiers et les alcools.
James Laurenceson de l'Institut des relations Autralie-Chine de l'Université de la technologie de Sydney a indiqué à Xinhua qu'il s'attendait à une hausse considérable des échanges commerciaux entre les deux pays une fois les droits de douane levés.
"En réduisant les obstacles au commerce de produits agricoles et de services, l'accord de libre-échange sino-australien permettra non seulement d'accroître la valeur totale des échanges entre l'Australie et la Chine, mais il diversifiera également les domaines d'échanges. [...] En bref, il renforcera et équilibrera mieux les relations commerciales à l'avenir", a-t-il jugé.
Il a également indiqué que le nouvel accord marquait une étape cruciale pour l'établissement de relations commerciales avec d'autres partenaires asiatiques.
"Avec la signature de l'accord de libre-échange sino-australien et en l'absence d'un partenariat transpacifique, nous pouvons nous concentrer sur la coopération régionale en Asie de l'Est à travers le Partenariat économique global régional de sorte à soutenir le système multilatéral d'échanges mondial", a-t-il indiqué.
Le Partenariat économique global régional est un accord commercial proposé par plusieurs petits pays d'Asie du Sud-Est et puissances régionales qui ont déjà noué des accords de libre-échange entre eux, dont la Chine, l'Australie, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde.
M. Laurenceson a également souligné que l'accord de libre-échange accroîtrait les opportunités d'investissement de la Chine dans les biens immobiliers et les terrains australiens.
"Il est important de noter que tout ce que fait [cet accord] est d'offrir à la Chine le même traitement que celui que l'Australie offre déjà à un certain nombre d'autres pays, dont les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud", a-t-il souligné.
"Les relations entre la Chine et l'Australie en matière d'investissement ont accusé un retard par rapport aux relations commerciales et l'accord de libre-échange sino-australien permettra de corriger ce déséquilibre", a-t-il ajouté.
La Chine est déjà le premier partenaire commercial de l'Australie, les échanges sino-australiens représentant 23,8% du volume total des échanges commerciaux du pays.
En 2013-2014, le volume des échanges commerciaux bilatéraux entre les deux pays a atteint 123,7 milliards de dollars américains, un chiffre qui devrait croître avec l'accord de libre-échange.