La Russie et la Chine bénéficient de larges perspectives pour développer la coopération entre elles par l'intégration du cadre de l'Union économique eurasienne (EAEU) mené par la Russie, et de l'initiative de la Ceinture économique de la Nouvelle Route de la Soie avancée par la Chine, a déclaré vendredi un responsable russe.
Dans un communiqué commun signé lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Russie le mois dernier, les deux parties ont convenu de faire des efforts concertés pour intégrer la construction de l'EAEU et l'initiative de la Ceinture économique de la Nouvelle Route de la Soie, afin d'approfondir le partenariat stratégique global de coordination sino-russe et de maintenir une croissance stable et durable de l'économie régionale.
Les deux parties ont décidé de lancer un mécanisme de travail au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères pour rendre cette intégration opérationnelle d'ici à septembre, a déclaré le premier vice-Premier ministre de Russie, Igor Chouvalov, dans une interview exclusive à Xinhua.
La coordination entre ces deux stratégies sera un processus économique très complexe et multiforme, couvrant des formats différents, tels que l'investissement commun dans des projets, la création d'un nouvel espace économique, et des zones de libre- échange, a déclaré M. Chouvalov, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, ouvert jeudi.
Cette coordination favorisera la croissance économique des pays membres de l'EAEU, à savoir la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizstan, ainsi que la Chine, et des nombreux autres pays de la Ceinture économique de la Nouvelle Route de la Soie.
Observant que les relations sino-russes ont progressé en dynamisme, M. Chouvalov a promis de soutenir et d'encourager la coopération bilatérale et exprimé son espoir que les projets d'investissement communs soient bien plus actifs pour porter le commerce bilatéral à de nouveaux sommets.
"Nos relations se développent rapidement. Nous constatons que nos partenaires chinois manifestent de l'intérêt dans tous les domaines, de l'économie à la coopération militaro-technique. Nous aussi nous sommes intéressés", a-t-il dit.
Montrant sans hésitation sa confiance dans le programme de coordination, M. Shuvalov a expliqué que les initiatives des deux pays sont conçues pour permettre aux deux pays de prospérer et de bénéficier de l'intégration réussie.
Alors qu'un sommet annuel de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) sera organisé dans la ville russe de Ufa en juillet, M. Shuvalov a estimé que le groupe pourrait jouer un rôle plus grand dans la promotion du programme de coordination.
La Russie et la Chine ont proposé des discussions sur l'intégration de projets dans le cadre de l'OCS, et "nous avons décidé d'en faire un agenda clef de l'OCS", a-t-il précisé.
Saluant les mécanismes de coopération sino-russe, il a déclaré que la Russie ne possède un réseau similaire de mécanismes de coopération intergouvernementale qu'avec la Chine, qui porte sur les investissements, l'énergie, les missions humanitaires et les domaines militaro-techniques.
Commentant les craintes du monde occidental qui soupçonne la Russie et la Chine de construire une nouvelle "Grande Eurasie" qui pourrait en quelque sorte changer l'équilibre entre l'Occident et l'Orient, M. Shuvalov a critiqué l'esprit agressif de l'idée, soulignant que ce que les deux pays proposent de construire c'est un partenariat qui sera ouvert à tous.
"Il n'est dirigé contre personne, mais plutôt orienté vers l'ouverture sur de nouveaux horizons. Nous ne voulons exclure personne ... (et) ne souhaitons pas de nouveaux déséquilibres ni la formation de nouveaux centres", a-t-il insisté.