La Chine a appelé le Japon à ne pas porter préjudice à ses intérêts en matière de souveraineté et de sécurité, suite au feu vert donné jeudi par la chambre basse de la Diète du Japon (Parlement japonais) à une série de projets de loi controversés liés à la sécurité.
La coalition au pouvoir au Japon a forcé l'adoption de ces projets de loi, malgré une ferme opposition publique, marquant un renversement significatif de la position militaire "purement défensive" du pays.
Ces projets de loi, qui sont considérés par 90% des experts constitutionnels au Japon comme des violations de la Constitution s'opposant à la guerre, autoriseront les forces d'autodéfense (SDF) à s'engager dans des conflits armés à l'étranger, défendre d'autres parties même si le Japon n'est pas attaqué, ou exercer le droit de défense collective.
"Compte tenu des faits historiques, les développements militaires et sécuritaires du Japon ont été suivis de près par ses pays voisins asiatiques et la communauté internationale", a indiqué la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying.
"L'adoption de ces projets de loi par la Chambre basse de la Diète du Japon est un geste inattendu de la part de la partie japonaise, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui pourrait provoquer un changement important concernant les politiques militaires et sécuritaires de ce pays", a jugé la porte-parole.
Cette année marque le 70e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance contre l'agression japonaise, ainsi que celui de la victoire de la Guerre mondiale anti-fasciste.
"Comme les peuples se souviennent de l'histoire et souhaitent la paix, nous appelons solennellement le Japon à tirer des leçons de l'histoire et à adhérer à la voie du développement pacifique", a déclaré Mme Hua.
Les groupes d'opposition majeurs du Japon n'ont pas voté après leurs déclarations lors de la session plénière. Selon le dernier sondage réalisé mardi par l'Asahi Shimbun, 56% des Japonais sont contre ces projets de loi, alors que 26% sont pour.