La sagesse chinoise a joué un rôle crucial dans la conclusion d'un accord global sur le programme nucléaire iranien, a déclaré mercredi à Vienne le négociateur chinois Cheng Jingye.
A l'issue des négociations marathon longues de 18 mois, l'Iran et le groupe P5+1, à savoir la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie plus l'Allemagne, sont parvenus à un accord nucléaire historique dans la capitale autrichienne.
M. Cheng, qui est également l'envoyé de Chine auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a fait savoir lors d'un entretien avec Xinhua que la Chine a joué un rôle indispensable dans les pourparlers pour cet accord relativement équilibré.
Tout au long de ces négociations difficiles, la Chine a toujours aidé à surmonter les difficultés en avançant des idées et des propositions constructives et viables, a affirmé M. Cheng, citant par exemple la modification du réacteur iranien à eau lourde.
Les Etats occidentaux souhaitaient que l'Iran transforme son réacteur à eau lourde en un à eau légère pour répondre à leurs inquiétudes sur une approche technique possible débouchant sur une bombe nucléaire par le biais du plutonium, demande que l'Iran ne pouvait pas accepter.
Selon la conception précédente du réacteur à eau lourde d'Arak, l'Iran aurait pu techniquement produire assez de plutonium pour se doter d'une arme nucléaire, principale source de préoccupation des pays occidentaux concernant le programme nucléaire iranien.
Afin de résoudre ce dossier, a rappelé M. Cheng, la Chine a proposé de réduire la production de plutonium par des méthodes techniques tout en maintenant le réacteur à eau lourde iranien, proposition qu'ont acceptée l'Iran et les pays occidentaux.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a fait savoir que la modification du réacteur à eau lourde d'Arak est l'un des dossiers clé des négociations nucléaires, ajoutant que la Chine jouerait un rôle important dans la modification du réacteur à l'avenir.
Durant le dernier tour des pourparlers, M. Wang a fait trois déplacements à Vienne pour faire progresser les négociations.
Les négociations ont résolu plusieurs problèmes épineux, initialement considérés comme une mission impossible, tels que la limitation de la capacité nucléaire iranienne et les garanties d'une plus grande transparence du plan atomique de Téhéran.
Cependant, M. Cheng n'a pas exclu la possibilité que des problèmes puissent apparaître au cours de la mise en oeuvre de l'accord, ajoutant que personne ne pourrait s'assurer qu'il n'y ait pas de changement dans l'avenir.
M. Cheng a fait savoir que l'accord nucléaire a permis à l'Occident et à l'Iran d'éviter la confrontation, et qu'il aidera à faciliter la stabilité et la sécurité dans la région du Moyen-Orient.