Des experts et des médias d'information en Indonésie, en Thaïlande, au Japon ainsi que dans d'autres pays ont critiqué le Livre blanc 2015 de la défense japonaise, ce dernier mettant en avant la soi-disant "menace chinoise" et prêchant pour la nécessité des projets de loi sur la sécurité. Ces experts et médias ont quant à eux noté que le retour des sentiments militaristes au Japon est en réalité une vraie menace pour la communauté internationale.
Bambang Suryono, président de la Fondation Nanyang ASEAN basée à Jakarta, a indiqué que la soi-disant "menace chinoise" avancée par le Japon est un acte représentant totalement le "méchant qui se plaint", et que la montée des forces militaristes au sein du Japon constitue une vraie menace pour la communauté internationale.
Les accusations du livre blanc japonais contre les activités de construction chinoises sur les îles et les récifs Nansha étaient également infondées, a-t-il fait savoir. Les activités de construction chinoises sur ses propres îles sont destinées à mieux assumer ses responsabilités et engagements tels que les recherches et sauvetages maritimes, qui seront bénéfiques aux opérations de secours dans la région, a-t-il ajouté.
Ce sont plutôt les faits que le Japon et les Philippines effectuent des manoeuvres militaires en mer de Chine méridionale et que les Etats-Unis et le Japon interviennent conjointement dans les affaires de la mer de Chine méridionale qui sont les facteurs principaux compromettant la paix dans la région, a indiqué M. Suryono.
La soi-disant théorie de la "menace chinoise" avancée dans le livre blanc du Japon est un outil pour l'administration Abe afin de justifier les nouveaux projets de loi de sécurité, a indiqué Hiroshi Tanaka, professeur honoraire de l'Université japonaise Hitotsubashi.
Pour le Japon, la clé est de trouver un moyen pour co-exister de manière pacifique avec la Chine, a estimé le professeur, ajoutant que mettre en avant la "menace chinoise" n'est pas un choix convenable.
En mettant l'accent sur la "menace chinoise" et la grave situation sécuritaire autour du Japon, le livre blanc vise à justifier la nécessité des nouveaux projets de loi de sécurité, a rapporté Kyodo News.
Répétant simplement le contenu des projets de loi de sécurité, le livre blanc n'arrive pas à lever les doutes du peuple japonais, et l'explication selon laquelle le droit à l'auto-défense collective est conforme à la constitution n'est pas convaincante, a indiqué l'agence de presse japonaise.
Selon Qian Feng, vice-président du journal thaïlandais Asian Daily, le livre blanc de la défense japonaise a deux objectifs : tout d'abord d'être en accord avec les nouveaux projets de loi de sécurité afin de trouver des excuses au Japon pour qu'il exerce le droit à la défense collective et à envoyer des troupes à l'étranger; ensuite, d'interférer dans les affaires de la mer de Chine méridionale qui n'ont pas de rapport avec le Japon, en participant aux patrouilles américaines en mer de Chine méridionale.
"C'est une tendance dangereuse méritant l'attention étroite des pays voisins", a-t-il averti.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a également protesté contre le livre blanc du Japon. Il a indiqué mardi dans un communiqué que la revendication japonaise dans le livre blanc de l'île Dokdo, appelée Takeshima par le Japon, est absurde.
Cela équivaut à "refuser d'admettre l'agression du Japon dans la péninsule coréenne dans le passé, démontrant ainsi à la communauté internationale qu'il n'a pas correctement reconnu son histoire", ajoute le communiqué.