Le dernier épisode en date des interférences du Japon en mer de Chine méridionale a vu dimanche un avion patrouilleur de la Force maritime d'autodéfense japonaise atterrir à Puerto Princesa aux Philippines, avant un survol prévu cette semaine des eaux de cette région.
Ce vol, comme toutes les autres actions menées par le Japon en mer de Chine méridionale, est vu par Tokyo comme un moyen de marquer des points sur ce nouveau front. Or, de tels calculs risquent de ne pas s'avérer payants.
Pour commencer, la récente obsession japonaise envers cette zone a pour but de pousser Beijing à détourner ses moyens déployés en mer de Chine orientale, là où ne cessent de croître les tensions sino-japonaises autour des îles Diaoyu. Des tensions qui sont nées de la "nationalisation" de ces îles par Tokyo.
Cette manœuvre en apparence astucieuse s'avère pourtant une vue à court terme, car la Chine risque de ne pas être convaincue la prochaine fois que Tokyo affirmera vouloir sincèrement améliorer les relations bilatérales.
En faisant le portrait de la Chine comme un pays intimidateur en mer de Chine méridionale et en voulant s'allier avec tous les autres pays en conflit territorial avec Beijing, Tokyo cherche surtout à créer un climat propice à l'adoption d'une nouvelle série de lois qui permettra aux Forces japonaises d'autodéfense d'étendre significativement l'étendue de leurs opérations outre-mer.
Mais ces actes ne changent rien au fait que ces projets de loi sont vivement contestés tant au Japon qu'à l'étranger. En effet, le soi-disant "droit à une autodéfense collective" viole la Constitution pacifiste du pays et réveille des souvenirs de son passé militariste.
Enfin, dernier élément et non des moindres, Tokyo pense que cette ingérence en mer de Chine méridionale va permettre de détourner l'attention grandissante du monde sur son manque de remords pour les atrocités commises lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le Japon a besoin qu'on lui rappelle que toute tentative visant à détourner l'attention du discours que prononcera le Premier ministre Shinzo Abe lors du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale est vaine. Elle ne servira qu'à accroître la défiance envers le Japon.
Chacun sait que même si plusieurs pays connaissent des différends territoriaux en mer de Chine méridionale, les voies de navigation n'ont jamais été bloquées et la liberté de naviguer n'a jamais été remise en cause.
Le Japon, qui n'est pas partie au différend dans cette région, devrait cesser de vouloir y faire des vagues.
Les faits ont montré que la Chine et ses autres voisins sont tout à fait capables d'assurer la sécurité maritime dans la région. Ils ont aussi démontré la volonté de trouver une solution pacifique à leurs différends.