Dernière mise à jour à 14h54 le 15/09
Zhang Qing, 47 ans, directeur général de la Shanghai Construction Group (SCG) (Caraïbes), a tracé un cercle sur la carte de l'Amérique centrale et des Caraïbes. Le point de départ de ce cercle représente la République de Trinité-et-Tobago, où il était basé. Puis, reliant certains pays insulaires de la région des Caraïbes, et ensuite passant par Miami, avant de s'étendre au Mexique, au Costa Rica, et enfin revenir à Trinité-et-Tobago.
Zhang a travaillé ici pendant 20 ans, à plus de 18 000 kilomètres de la Chine. Sans doute, seules les personnes qui connaissent cette région, peuvent oser dessiner un tel cercle autour des Etats-Unis.
Au cours de mes 3h d'entretien à ses côtés, il a pu me parler à plusieurs reprises de ses plans de développement dans ce cercle. Espérant que les projets de son entreprise continueront d'aider à la création d'une plate-forme de développement pour le secteur financier en Chine et pour les entreprises chinoises. Miami étant le centre de logistique proposé.
La vision de Zhang Qing reste lucide, parce qu'il sait que le développement de la Chine peut se connecter en douceur avec celle de l'Amérique centrale et des Caraïbes. Une connexion qui va également fournir des opportunités sans précédent pour les Etats-Unis.
L'hôpital multifonction pour les enfants de Couva, dont le SCG a contribué à la construction, est un exemple probant. Quand je suis entré dans cet hôpital, construit aux normes internationales, j'ai pu voir de nombreux appareils de conception américaine. Avec notamment des lits d'hôpitaux de Hill- Rom, un fournisseur américain de premier plan au niveau des technologies médicales, des lampes sans ombre de la société allemande Maquet. Ainsi que du matériel d'anesthésie et un électrocardiographe de la marque US Mindray, mais fabriqués en Chine.
Zhang a souligné que que le groupe SCG avait bien reçu le contrat pour le projet de l'hôpital, mais la conception a été réalisée par des sociétés américaines. Le matériel a été acheté en vertu de l'obligation du gouvernement de Trinité-et-Tobago, avec des prêts accordés par le gouvernement chinois. L'équipement principal vient des USA, montrant le rôle de premier plan du pays dans domaine de soins médicaux et de l'influence américaine dans la région.
Lorsque je me suis rendu dans cet hôpital qui sera bientôt opérationnel, je ne cessais de penser au programme de coopération sino-américaine en Asie. Fin Septembre, Barak Obama et XI Jinping se retrouveront à Washington. N'ayant certainement pas l'occasion de discuter du développement des entreprises chinoises dans la région des Caraïbes, car des sujets bien plus importants devront être débattus par les deux dirigeants.
Mais je continue d'espérer que le président américain puisse trouver malgré tout un peu de temps pour réfléchir à des projets comme l'hôpital Couva, et de voir comment les entreprises chinoises peuvent créer des opportunités dans «l'arrière-cour» des Américains.
Si l'administration Obama est prête à pousser les entreprises US à participer aux projets de développement en Asie dans une approche similaire, des résultats plus positifs qui profitent du développement de l'Asie seront générés.
Pouvant par exemple rejoindre le programme chinois "Une Ceinture, une Route", pour un partage des bénéfices et dans le même temps créer des avantages pour les autres.
Aujourd'hui, ce sont les facteurs politiques plutôt qu'économiques qui entravent les Etats-Unis à prendre une telle décision.
L'attitude de Washington envers la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructure pourrait faire manquer une occasion rare de développement.
L'Asie a besoin des USA, tout comme l'hôpital Couva a besoin des lits d'hôpitaux de ce pays. Mais cela ne peut pas se faire en vendant simplement des navires de guerre.