Dernière mise à jour à 08h47 le 25/09
Le discours du président chinois Xi Jinping devant le 3e Forum sino-américain des gouverneurs démontre son engagement personnel à renforcer la coopération au niveau local entre les deux pays, selon des responsables, des chefs d'entreprise et des experts américains.
"J'apprécie ça", a commenté le gouverneur l'Etat de Washington, Jay Inslee, qui a participé à ce forum à Seattle au côté de quatre autres gouverneurs américains, ainsi que des gouverneurs de provinces et des maires de villes chinoises.
S'exprimant mardi devant le forum, M. Xi a indiqué que la coopération sino-américaine au niveau local bénéficiait d'un espace de développement beaucoup plus vaste dans les circonstances actuelles.
"Je suis également très conscient de l'importance de la coopération régionale pour le développement des relations entre pays. Celles-ci s'appuient en fin de compte sur le soutien du peuple et sert le peuple", a déclaré M. Xi.
"Sans coopération fructueuse au niveau régional, il serait très difficile de parvenir à des résultats concrets pour la coopération au niveau national. Voilà pourquoi j'accorde une grande importance à la coopération régionale entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il expliqué.
Max Baucus, ambassadeur des Etats-Unis en Chine, a estimé que la coopération entre ces deux puissances planétaires décisives exercera certainement un impact profond sur le monde entier et que les deux pays ont ainsi besoin d'approfondir et d'élargir la coopération.
M. Xi a mentionné le "piège de Thucydide" dans son discours, ce qui démontre la nécessité d'établir une confiance mutuelle, a-t-il dit, affirmant que c'est un problème auquel les deux pays devaient faire face conjointement.
"Le piège de Thucydide n'existe pas en ce monde. Mais si les grands pays venaient à faire sans cesse des erreurs stratégiques, ils pourraient se piéger eux-mêmes", a averti M. Xi.
Le gouverneur de l'Iowa, Terry Branstad, un ami de M. Xi, a apporté au forum une photo de groupe prise lors de la visite effectuée par M. Xi à Muscatine (sud-est de l'Iowa) en 1985 alors qu'il était chef du Parti communiste chinois pour le district de Zhengding, dans la province du Hebei.
Il a demandé à M. Xi de la dédicacer et précisé qu'il l'accrocherait dans son bureau.
Les deux puissances ont des intérêts communs et doivent travailler ensemble pas seulement pour résoudre leurs différends, mais aussi pour résoudre les grands problèmes auxquels le monde est confronté, a estimé Gary Locke, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Chine de 2011 à 2014.
"J'ai toujours pensé que le monde avait besoin du leadership des Etats-Unis et de la Chine, avec l'espoir qu'ils puissent gérer ensemble les problèmes urgents auxquels le monde et l'humanité doivent faire face", a ajouté celui qui a également été gouverneur de l'Etat de Washington.
Pour Vikram Nehru, membre associé du Programme Asie à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, "il a y eu des progrès encourageants dans les pourparlers bilatéraux sur la cybercriminalité, même si l'on est loin d'un accord complet".
"La Chine et les Etats-Unis se sont déjà engagés à coopérer contre la corruption et se sont mis d'accord sur un nouveau mécanisme permettant de faciliter le rapatriement de fugitifs corrompus", a-t-il noté en citant l'exemple de l'homme d'affaires Yang Jinjun, renvoyé il y a quelques jours en Chine qui l'avait classé depuis longtemps dans sa liste des personnalités corrompues les plus recherchées.
Paul Misener, vice-président en charge des politiques publiques mondiales à Amazon, a noté que son entreprise se développait bien en Chine, où l'Internet connaît une forte croissance et où les internautes ont accès à Amazon. Pour lui, les points communs entre les deux pays sont plus nombreux que leurs différences.
M. Xi est arrivé mardi à Seattle pour sa première visite d'Etat aux Etats-Unis depuis son entrée en fonction en 2013.