Les relations Chine-UE sont-elles entrées dans une « période de lune de miel » ?

Peu après la fin de la visite d'Etat du Président chinois Xi Jinping en Grande-Bretagne le 23 octobre, a eu lieu un véritable boom de visites de responsables politiques pays européens en Chine. Le Roi des Pays-Bas Willem-Alexander est ainsi arrivé le 26 octobre, puis la chancelière allemande Angela Merkel le 29 octobre et le président français François Hollande le 2 novembre.

Ce genre de coopération entre la Chine et l'Europe signifie-t-il que la Chine et l'Europe sont entrées dans une « période de lune de miel » ? À cet égard, Zhou Hong, directeur de l'Académie chinoise des sciences sociales, estime que ce n'est pas tant une « lune de miel » qui a lieu entre la Chine et l'Europe qu'un véritable tournant, avec une amélioration de leurs relations. La diplomatie chinoise d'aujourd'hui envers l'UE est différente de celle du passé, elle est davantage marquée par l'initiative, et les pays et régions d'Europe peuvent constater qu'une amélioration des relations avec la Chine leur apportera plus d'opportunités et permettra de réduire considérablement les obstacles idéologiques au fil des ans.

« D'autre part, les conséquences de la crise ukrainienne et de celle des réfugiés syriens font que les pays de l'Union européenne se rendent compte progressivement et de plus en plus clairement aussi de la nature fondamentalement égoïste de la politique étrangère américaine et des effets secondaires qui touchent ceux qui n'étaient au premier abord pas concernés ». Zhou Hong estime que, par contraste, ceux qui menacent le plus la paix et l'ordre du monde apparaissent de plus en plus clairement. Toutefois, en raison des relations traditionnelles entre l'Europe et les Etats-Unis, plus que séculaires, ce n'est pas du jour au lendemain que la nature fondamentale des relations diplomatiques entre l'Europe et l'Amérique va changer.

De son côté, Wang Yiwei, professeur de relations internationales à l'Université Renmin de Chine, estime que le fait que les dirigeants des principaux pays de l'UE ainsi que d'un grand nombre de pays européens aient effectué une visite d'Etat en Chine, montre que les efforts des deux côtés ont porté leurs fruits, et qu'il y a coïncidence de temps en termes de facteurs. Les mois d'octobre et novembre sont la période dorée des relations diplomatiques sino-européennes, et les activités diplomatiques de l'Europe vers la Chine sont alors naturellement particulièrement actives. C'est ainsi que la visite du Président français François Hollande contenait une mission importante, celle de saisir cette occasion pour inviter la Chine à assister à la prochaine conférence sur le climat à Paris. L'échec de la Conférence de Copenhague en 2009 a été très frustrant pour les pays européens, et c'est pourquoi, pour que la conférence sur le climat à Paris parvienne à une conclusion réussie, l'Europe a besoin des pays en développement les plus influents de la planète – et donc de la participation et du soutien de la Chine.

De son côté, le professeur Dong Manyuan, Directeur adjoint de l'Institut chinois des études internationales, a, lors d'un entretien accordé aux journalistes, a déclaré que les récentes et fréquentes visites de chefs d'Etat européens en Chine montrent que les pays européens accordent une attention croissante à leurs relations avec la Chine. Sur la scène internationale, nul n'ignore que la Chine joue un rôle de plus en plus important. Si les relations de l'Europe avec la Chine ont connu un état constant de développement, la politique européenne a constamment fait l'objet d'entraves par les États-Unis ; les relations entre l'Europe et les États-Unis et entre l'Europe et la Chine bénéficient encore d'une attention toute particulière, et ces fréquentes visites des pays européens témoignent de leur reconnaissance du rôle de plus en plus important de la Chine sur la scène mondiale.