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La lutte de la Russie contre l’Etat islamique est rationnelle et efficace

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.10.2015 16h38

Depuis le 30 septembre, à la demande du gouvernement syrien, la Russie a envoyé des avions de combat lancer des frappes aériennes sur les positions de l'organisation Etat islamique présentes sur le sol syrien. Plus récemment encore, la communauté internationale a appris que, le 7 octobre, la marine russe a lancé 26 missiles de croisière depuis la mer à une distance de 1 500 km, détruisant 11 objectifs de l'Etat islamique. Selon Riyad Haddad, l'ambassadeur de Syrie en Russie, en l'espace d'une semaine, l'armée russe a réussi à détruire environ 40% des infrastructures de l'Etat islamique, obtenant des résultats significatifs de ses frappes aériennes.

De son côté, l'armée syrienne a également publié un communiqué hier, annonçant que grâce à l'appui aérien russe, l'attaque des forces gouvernementales syriennes a permis de reprendre 13 villes et villages dans la province septentrionale d'Alep, la province de Lattaquié et la province centrale de Hama.

Ces victoires russo-syriennes sont encourageantes. Même le gouvernement de l'Irak voisin a exprimé son admiration pour la Russie, espérant que les raids aériens russes s'étendent à l'Irak pour contribuer à la destruction des installations terrestres de l'Etat islamique présentes sur le sol irakien. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Hassan Shoukry, a également déclaré que les frappes aériennes de la Russie contribuent à freiner la propagation du terrorisme au Moyen-Orient, et que l'Egypte soutient les actions de la Russie.

Il n'est sans doute pas exclu que le retour de la Russie sur la scène du Moyen-Orient par la voie syrienne obéisse à certaines considérations. Mais son attitude de lutte résolue contre l'Etat islamique est sincère. Pour la Russie, soutenir le gouvernement légitime syrien dans sa lutte contre l'Etat islamique permettra non seulement de contenir l'élan d'expansion de celui-ci, d'éviter la fuite de nouveaux réfugiés, mais concerne également la sécurité nationale de la Russie.

Les membres de l'Etat islamique ont déjà proféré des menaces envers le gouvernement russe. En septembre dernier, un extrémiste de l'Etat islamique a lancé un appel dans une vidéo, disant « va libérer la Tchétchénie et l'ensemble de la région du Caucase ». En Russie même, il y a aussi des milliers de jeunes qui sont partis au Moyen-Orient pour rejoindre l'organisation Etat islamique. Si rien n'est fait contre l'unité et l'expansion des forces terroristes, cela posera une énorme menace pour les intérêts nationaux de la Russie. C'est pourquoi les Russes ont depuis longtemps décidé de s'occuper de l'Etat islamique.

Vladimir Poutine est astucieux. Il sait qu'une intervention militaire russe en Syrie provoquerait l'insatisfaction des Etats-Unis. C'est pourquoi il attendait une bonne occasion pour le faire. Et c'est à ce moment-là qu'un afflux de réfugiés s'est produit, déclenché par la guerre civile et la pauvreté. C'est une source de préoccupation dans la plupart des pays européens, qui a même conduit à des conflits ethniques dans certains d'entre eux. Vladimir Poutine a su que le moment était venu d'agir. Parce que dans cette situation, la pression de l'opinion publique occidentale sur la Russie serait beaucoup plus faible. Beaucoup d'Européens ont sans doute également l'espoir que l'intervention militaire de la Russie puisse freiner l'afflux des réfugiés en Europe.

L'habileté de Vladimir Poutine réside aussi dans le fait qu'il savait que sans coopération avec les forces gouvernementales syriennes pour lutter contre les organisations terroristes, toute intervention serait difficile à mettre en œuvre avec succès. C'est pourquoi il soutient Bachar el-Assad, offrant aide et assistance au gouvernement syrien. Comme nous le savons tous, depuis un certain temps, les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont procédé à des milliers de sorties d'avions de guerre pour bombarder les forces armées de l'Etat islamique, mais sans grand succès. Pourquoi ? La raison en réside dans le manque d'informations dont souffre l'armée américaine, du fait de l'absence d'informations fournies pas la population locale. En outre, se contenter de simples bombardements aériens sans troupes au sol fait qu'il est extrêmement difficile de vaincre. Les forces aériennes russes ne sont pas dans la même situation. Elles peuvent trouver l'emplacement exact des installations ennemies avec l'aide de l'armée syrienne, et mettre en œuvre des frappes de précision. Après les frappes aériennes, l'armée syrienne peut immédiatement profiter de l'effet des bombardements pour lancer un assaut au sol, détruire les forces de l'ennemi, reprendre des sites, et consolider les effets de ses victoires.

La Russie a adopté une position ferme pour revenir au Moyen-Orient, ce qui fait peur aux Etats-Unis. Parce qu'avant, la position des États-Unis au Moyen-Orient était incontestée. Mais depuis, divers arguments absurdes ont fleuri aux États-Unis et dans certains pays occidentaux. Certains disent que les buts de la Russie ne sont pas très purs. D'autres disent qu'elle va s'enliser dans le bourbier de la guerre en Syrie. Le plus surprenant sont les remarques du président américain Barack Obama, qui a dit que les frappes aériennes russes « ne feront que renforcer la puissance de l'Etat islamique ». Selon sa logique, battre contre l'Etat islamique et le Front Al-Nosra –lié à Al Qaida- est une chose néfaste. S'il en est vraiment ainsi, pourquoi les Etats-Unis ont-ils également envoyé des avions de combat bombarder l'Etat islamique? Cet argument n'a pas manqué de rendre perplexe de nombreuses personnes. Ce qu'on n'arrive pas à faire soi-même, il ne faut pas pour autant permettre à d'autres de le faire. Voilà une façon de faire bien hégémonique !

Manifestement, les Etats-Unis ont peur que l'influence de la Russie au Moyen-Orient dépasse la leur. Mais si on ne détruit pas les forces du terrorisme international, elles poursuivront leur expansion, et les intérêts américains au Moyen-Orient et dans le monde en pâtiront.

Les États-Unis et certains pays occidentaux devraient peser le pour et le contre. La meilleure façon est de tendre la main à la Russie pour partager des informations et travailler ensemble. Et si même cela est impossible, tout au moins devraient-ils cesser d'interférer dans l'action militaire de la Russie.

(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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