Dernière mise à jour à 08h47 le 29/09
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Après plus de dix ans de travaux, les portes de la mosquée de Moscou nouvellement construite ont finalement ouvert dans la ville d'Europe qui compte la plus grande population musulmane. La mosquée, qui peut accueillir plus de 10 000 fidèles, aidera à atténuer la pénurie aiguë d'espace pour les musulmans dans la capitale russe. « Aujourd'hui, nous avons seulement 4 mosquées pour 2 millions de musulmans à Moscou. Cela ne suffit pas », a déclaré à CNN Rushan Abbyasov, du Conseil des muftis de Russie. « Cependant, selon notre accord avec le gouvernement de Moscou, nous allons commencer à réfléchir sur de nouveaux projets. Si Dieu le veut, une autre grande mosquée apparaîtra », a-t-il dit.
Mais cela pourrait s'avérer impopulaire auprès de nombreux Moscovites non-musulmans, dont beaucoup sont défavorables à la population musulmane croissante de la ville. Un récent sondage d'opinion, publié par le Centre Levada, un organisme indépendant, a ainsi révélé que 51% des Moscovites, qui sont en grande majorité chrétiens orthodoxes, sont contre la poursuite de la construction de mosquées. Seulement 4% ont dit qu'ils soutiennent la construction de mosquées. Mais le Kremlin, généralement sensible aux sentiments populaires de ce genre, semble porter peu d'attention aux préoccupations sur ce point.
La cérémonie d'ouverture de la mosquée, située près du centre-ville, a été supervisée par le président russe Vladimir Poutine. Des dignitaires étrangers y ont également participé, comme le président turc Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Dans son discours diffusé en direct sur la télévision d'Etat, M. Poutine a déclaré que la mosquée était « digne » d'une capitale russe multireligieuse et qu'il espérait qu'elle deviendra un centre de la spiritualité et de l'éducation en Russie. Vladimir Poutine, qui intensifie son appui militaire au gouvernement syrien, a également utilisé l'ouverture de la mosquée pour faire passer son message anti-Etat islamique.
« Nous voyons ce qui se passe au Moyen-Orient, où les terroristes de l'État soi-disant islamique discréditer cette grande religion du monde qu'est l'Islam, sèment la haine, tuent des gens, détruisent des monuments culturels du monde d'une manière barbare », a-t-il dit devant des centaines d'invités. « Leur idéologie est basée sur un mensonge, sur une distorsion de l'islam ». Pour le président russe, c'était clairement plus qu'une grande mosquée ouvrant ses portes à un public musulman reconnaissant. Ce fut aussi une plate-forme qui lui permet de renforcer ses lettres de créance en tant que farouche opposant aux groupes extrémistes islamiques, comme l’État islamique.