Dernière mise à jour à 09h11 le 12/10
L'intervention militaire lancée récemment par la Russie en Syrie afin de soutenir le gouvernement du président Bachar al-Assad dans sa lutte contre l'Etat islamique (EI) a remporté ses premiers succès.
Les raids aériens et les frappes de missiles russes, qui ont débuté le 30 septembre, ont renforcé le gouvernement syrien, jetant ainsi les bases d'un dialogue entre les pays concernés pour trouver une solution afin de sortir le pays du conflit interne dans lequel il est enlisé depuis plus de quatre ans.
Selon Russia Today, la Russie a débuté sa campagne en Syrie dans le but de fournir un appui aérien aux troupes gouvernementales syriennes dans leur lutte contre divers groupes terroristes, en particulier l'EI.
L'armée de l'air russe a frappé 55 cibles de l'EI en Syrie au cours des dernières 24 heures, a indiqué samedi le ministère de la Défense après que Moscou a accéléré sa campagne militaire dans ce pays déchiré par la guerre.
L'armée de l'air russe a frappé 112 cibles au total depuis le début des opérations militaires.
Jeudi, les troupes du gouvernement syrien ont lancé des offensives terrestres de grande envergure appuyées par l'armée de l'air russe. Parallèlement, la Russie a lancé 26 missiles depuis la mer Caspienne qui ont détruit onze cibles de l'EI.
L'analyste politique syrien Osama Dannura a estimé que la participation de la Russie au conflit syrien avait perturbé les plans des puissances occidentales, qui souhaitaient renverser le gouvernement de Bachar al-Assad.
Les lacunes stratégiques de l'Occident ont été démontrées par le programme catastrophique de formation et d'armement de rebelles modérés financé à hauteur de 500 millions de dollars, qui n'a formé que quelques combattants, dont la majorité se sont rendus ou ont été capturés presque immédiatement. Le programme a finalement été annulé vendredi dernier.
La raison pour laquelle la coalition sous commandement américain n'est pas parvenue à porter un coup décisif à l'EI est que ses opérations n'ont pas été suivies d'offensives terrestres, selon l'analyste politique syrien Maher Ihsan. En outre, les Etats-Unis ont fourni des armes aux rebelles de l'opposition, dont la majorité ont fini entre les mains des combattants de l'EI.
Dans une interview accordée à la télévision iranienne dimanche, Bachar al-Assad a déclaré que la campagne de frappes aériennes des puissances occidentales et arabes contre l'EI en Irak et en Syrie avait été contre-productive et que le terrorisme avait gagné du terrain et recruté de nouveaux combattants.
Environ 40% de l'infrastructure de l'EI en Syrie a été détruite en une semaine seulement, a indiqué mercredi l'ambassadeur de Syrie en Russie Riad Haddad.
La campagne de l'armée de l'air russe en Syrie a irrité les rebelles et leurs soutiens.
"Les Russes ont déployé une force navale inattendue", a indiqué Thomas Gomart, président de l'Institut français des relations internationales, avant d'ajouter que la Russie "remet en question la suprématie aérienne de l'Occident".
Moscou a proposé mardi de reprendre les discussions avec Washington pour éviter tout malentendu sur cette opération aérienne et pour discuter des moyens d'éviter les conflits entre les avions américains et russes en Syrie.
Washington a également indiqué que les Etats-Unis reprendraient les discussions avec Moscou pour éviter tout accident dans l'espace aérien syrien.