Dernière mise à jour à 09h07 le 12/10
1/4Une photo prise au moment des explosions.
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Au moins 95 personnes sont mortes le 10 octobre dans deux explosions qui ont secoué un carrefour dans le centre d'Ankara, la capitale turque, dans ce qui a été la plus grande attaque terroriste qu'ait connu ce pays, alors que des milliers de gens s'apprêtaient à défiler pour la paix. Selon le Centre de coordination du Premier ministre, un total de 246 personnes étaient encore hospitalisées à la date du 10 octobre, dont 48 en soins intensifs. 9 policiers ont été légèrement blessés. L'attentat n'a pour l'heure toujours pas été revendiqué.
Les explosions ont eu lieu sur les deux côtés de la sortie de la gare principale de la ville, où des partisans du Parti démocratique populaire (HDP) étaient rassemblés. D'après le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu, il y a des preuves solides laissant entendre que les attaques ont été menées par deux kamikazes. Les explosions se sont produites avant une marche de la paix organisée par les syndicats et un certain nombre d'ONG pour protester contre le conflit entre l'Etat et les militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), formation interdite, dans le Sud de la Turquie.
Les organisateurs ont annulé la réunion, appelant les participants venus d'autres villes à repartir chez eux. Ils ont également appelé les gens à donner du sang pour les nombreux blessés dans les hôpitaux d'Ankara. La police a vidé les lieux pour éviter d'autres victimes dans une éventuelle troisième attaque, et elle a tiré en l'air pour disperser les manifestants. Les manifestants, irrités par l'attaque de leurs camarades militants, ont scandé « police assassins », a rapporté l'AFP, mais ont ensuite été dispersés après l'intervention des forces de sécurité.
Après l'attaque du 10 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annulé tous les programmes prévus. Le Premier ministre Ahmet Davutoğlu a rencontré le vice-Premier ministre Yalçın Akdoğan, le Ministre de la santé Müezzionğlu, le Ministre de l'intérieur Altınok, le chef de la police, et le maire d'Ankara à midi à Ankara. Le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe Thorbjørn Jagland a condamné l'attaque, disant que « c'est une attaque impitoyable et barbare contre des manifestants pacifiques. Je tiens à exprimer mes condoléances à tous ceux qui ont perdu leurs amis et leurs proches. La liberté de réunion et la liberté d'expression sont des piliers fondamentaux de la démocratie ».