Dernière mise à jour à 08h19 le 03/12
Le président chinois Xi Jinping, en présentant les propositions de son pays pour lutter contre le réchauffement climatique à l'ouverture de la Conférence sur le climat de Paris (COP21) lundi à Paris, a illustré à cette occasion le fait que la Chine assume ses responsabilités en tant que grande puissance.
La Chine lancera en 2016 des projets de coopération qui porteront sur la création de 10 parcs industriels à faible intensité de carbone, démarrera plus de 100 projets d'atténuation des changements climatiques et les associera à 1.000 possibilités de formation dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, a précisé M. Xi lors de la session d'ouverture de la COP21.
En effet, en tant que plus grand pays en développement de la planète, la Chine s'engage activement à promouvoir les négociations mondiales sur le climat, honore ses promesses et joue un rôle crucial et constructif dans la gouvernance mondiale sur le changement climatique.
Début novembre à Beijing, M. Xi et son homologue français François Hollande s'étaient mis d'accord pour que la COP21 débouche sur un accord "juridiquement contraignant", insistant sur des stratégies nationales de développement sobre en carbone pour 2050.
Cette démarche marque "un pas majeur" de la Chine parmi les efforts mondiaux pour faire face au réchauffement climatique. Le pays fait preuve de leadership avec ses capacités en matière de gestion du changement climatique mondial.
Alors que la communauté internationale attend beaucoup de la conférence de Paris, Beijing montre la voie à d'autres pays et permet aux discussions de Paris d'obtenir éventuellement des résultats positifs.
En effet, la Chine a déployé ces dernières années d'énormes efforts pour relever les défis posés par le changement climatique.
Dans son 13e Plan quinquennal (2016-2020) publié en octobre dernier, le gouvernement chinois promet de promouvoir une production industrielle propre, un développement à faible émission de carbone et la conservation de l'énergie pour assurer une croissance durable ces cinq prochaines années.
En septembre dernier, la Chine et les Etats-Unis ont publié leur deuxième communiqué conjoint sur le climat, un signal fort illustrant la détermination des deux premières économies mondiales à répondre activement à ce défi.
Dans un document remis fin juin au secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Chine a promis une "contribution prévue déterminée au niveau national" (INDC) dans laquelle elle s'engage à réduire d'ici 2030 ses émissions de carbone par unité de PIB de 60 à 65% par rapport aux niveaux de 2005.
Elle compte également porter à 20% la part des énergies non-fossiles dans sa consommation énergétique primaire, atteindre le pic de ses émissions de CO2 d'ici 2030 et réduire ses émissions de dioxyde de carbone entre 3,6% et 4,1% en moyenne par an entre 2005 et 2030, soit un rythme plus rapide qu'aux Etats-Unis et qu'en Europe.
Pour les pays en développement, qui sont les plus exposés aux conséquences néfastes du changement climatique, la Chine en appelle toujours aux principes de "responsabilités communes, mais différenciées" et de "capacités respectives" qui tiennet compte des conditions historiques et réelles des pays en développement.
Pour ces pays, les autorités chinoises ont également proposé une aide généreuse. Déjà en 2014, elles avaient annoncé qu'elles offriraient six millions de dollars pour soutenir la coopération climatique Sud-Sud promue par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
En septembre 2015, Beijing a également annoncé la mise en place d'un fonds de coopération Sud-Sud doté de 20 milliards de yuans pour aider les autres pays en développement à faire face au changement climatique.
"Le changement climatique est un défi mondial auquel nul pays ne peut faire face par ses propres moyens. Les pays développés et les pays en développement ont des responsabilités historiques différentes face au changement climatique, ainsi que des besoins et des capacités de développement différents", a souligné M. Xi dans une interview écrite accordée à Reuters en octobre.
"La Chine est prête à jouer un rôle constructif et à travailler pour la conclusion rapide d'un accord global, équilibré et solide à la conférence de Paris", a-t-il ajouté.
A l'heure actuelle, la Chine applique énergiquement ses initiatives "Made in China 2025" et "Internet Plus", ainsi que d'autres stratégies visant à développer une économie intelligente et verte, qui constitue également l'une des cinq priorités de développement de son 13e Plan quinquennal.
Pour les autorités chinoises, la lutte contre le changement climatique est non seulement leur responsabilité au niveau international, mais également une nécessité pour le réajustement structurel et une croissance verte de l'économie de leur pays.
Mettre en œuvre ses propres engagements, tout en cherchant une solution juste et équilibrée aux différences entre économies à divers niveaux de développement, voilà la sagesse chinoise en matière de gestion mondiale du changement climatique.