Dernière mise à jour à 11h14 le 27/02
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a fait le point, lors de son discours prononcé jeudi au siège d'un think-tank américain, sur les priorités actuelles de la diplomatie chinoise, qui, selon lui, s'accordent avec les objectifs de développement du pays.
"Nous unissons le peuple chinois dans un effort commun afin de réaliser le rêve chinois du renouveau national", a déclaré M. Wang au Centre d'études stratégiques et internationales. "La diplomatie chinoise servira en premier lieu cet objectif domestique", a-t-il précisé.
La diplomatie est l'extension des affaires intérieures, a souligné M. Wang, qui a ajouté que la diplomatie chinoise visait à créer un environnement extérieur plus stable et amical pour le développement de la Chine.
Au cours des dernières années, la Chine a défendu plus activement ses intérêts nationaux légitimes en assumant ses obligations internationales et en travaillant avec d'autres pays, en particulier les Etats-Unis, a indiqué le chef de la diplomatie chinoise.
La Chine défend fermement l'ordre et le système international établi après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a-t-il rappelé.
En ce qui concerne la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), la Chine est prête à en faire une entité ouverte, internationale et professionnelle complétant le système financier international existant, a indiqué M. Wang.
Il a également souligné que l'initiative "la Ceinture et la Route" visait à accroître la connectivité internationale et la coopération dans la capacité de production et à multiplier les échanges entre les peuples au profit de tous.
Pour ce qui est du programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), M. Wang a souligné que l'objectif inébranlable de la Chine était la dénucléarisation de la Péninsule coréenne et qu'il ne pouvait y avoir aucune guerre ni aucun trouble.
"Comment pouvons-nous parvenir à la dénucléarisation? En fin de compte, nous devons passer par la négociation, comme pour le dossier du nucléaire iranien, où dix années de négociations ont abouti à un accord global", a-t-il estimé.
M. Wang a également abordé les préoccupations de la Chine sur l'éventuel déploiement du système de défense antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en République de Corée, jugeant qu'il pourrait menacer les intérêts sécuritaires de la Chine.
En effet, le radar à bande X associé au système THAAD a un rayon qui dépasse largement la Péninsule coréenne et atteint l'intérieur de la Chine, a-t-il fait remarquer.
"Nous sommes convaincus que les préoccupations sécuritaires légitimes de la Chine doivent être prises en compte" à l'heure où les Etats-Unis et la Corée du Sud discutent du déploiement de ce système, a-t-il déclaré. "Une explication convaincante doit être donnée à la Chine. Je ne pense pas que c'est trop demander", a-t-il ajouté.
Washington et Séoul ont entamé des discussions sur le THAAD après que Pyongyang a procédé à son quatrième essai nucléaire le 6 janvier et mis sur orbite un mois plus tard un satellite d'observation, une démarche considérée comme étant un test déguisé de sa technologie de missile balistique.
Sur la question de la mer de Chine méridionale, le diplomate chinois a indiqué que la situation générale y était stable et que la Chine tenait à résoudre les différends par le dialogue.
"Aucun navire commercial ne s'est plaint que sa liberté de navigation avait été menacée ou compromise", a relevé M. Wang.
Beijing et Washington ont beaucoup plus d'"intérêts communs que de désaccords", a-t-il estimé, ajoutant que les deux parties devraient renforcer la confiance stratégique mutuelle, approfondir la coopération pragmatique et gérer les différends de manière constructive afin faire progresser les relations bilatérales.
Développer une forte relation sino-américaine est dans l'intérêt des deux parties et concorde avec les aspirations de la communauté internationale, a-t-il souligné.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, qui est arrivé mardi à Washington pour une visite officielle de trois jours, a rencontré le président américain Barack Obama et la conseillère à la sécurité nationale américaine Susan Rice.