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Mer de Chine méridionale: les observateurs remettent en question la position des Etats-Unis et du tribunal d'arbitrage

Xinhua | 27.05.2016 08h03

Les Etats-Unis et le tribunal d'arbitrage temporaire de la Cour permanente d'arbitrage tentent de s'affirmer dans le contentieux territorial en mer de Chine méridionale, une action qualifiée d'injustifiée et d'interventionnisme digne de l'époque coloniale par de nombreux observateurs .

Les Etats-Unis, qui avaient officiellement déclaré qu'ils ne prendraient pas parti dans le contentieux en mer de Chine méridionale, ont accordé leur soutien aux Philippines en envoyant des navires de guerre et des avions de combat dans la région pour faire pression sur la Chine.

Les relations entre les Etats-Unis et les Philippines sont bien connues: ces dernières étaient autrefois une quasi-colonie américaine et sont toujours considérées comme l'un des piliers de l'influence américaine dans la région, a indiqué à Xinhua Mahmoud Allam, ancien ambassadeur d'Egypte en Chine.

Ce lien a été renforcé après 2012 lorsque le gouvernement de Barack Obama a introduit sa politique de "basculement vers l'Asie" en s'appuyant sur les Philippines, ce qui a incité Manille à contester la souveraineté de la Chine en mer de Chine méridionale.

"Malheureusement, ces conflits régionaux donnent aux tiers l'opportunité de s'ingérer, une opportunité que les Etats-Unis attendent pour asseoir leur influence dans la région en soutenant certaines parties au détriment d'autres", a indiqué M. Allam.

Nasser Abdel-Aal, spécialiste de l'Asie et professeur d'études chinoises à l'Université Ain Shams au Caire, a qualifié l'ingérence des Etats-Unis dans la région de "provocatrice" et estimé qu'elle nuit à la stabilité régionale.

"Les Etats-Unis cherchent à garder une présence dans chaque coin du monde, comme au Moyen-Orient", a-t-il déclaré.

L'ingérence de Washington risque d'entraîner une nouvelle guerre froide, a averti Mahbubur Rahman, ancien chef d'état-major de l'armée bangladaise.

"Pour la paix régionale, Washington ne doit pas mettre son nez dans les affaires régionales", a-t-il déclaré.

Le tribunal d'arbitrage temporaire mis en place dans le cadre de la Cour permanente d'arbitrage, qui s'est déclarée compétente pour trancher le contentieux entre la Chine et les Philippines malgré l'opposition ferme de la Chine, a également franchi la ligne rouge.

En comparaison avec la Cour internationale de justice (CIJ), ces tribunaux d'arbitrage comptent moins de membres et manquent de représentativité et d'autorité, a estimé Helmut Tuerk, président de l'Autorité internationale des fonds marins et ancien juge du Tribunal international du droit de la mer.

En outre, de nombreux pays soutiennent l'organisation de négociations bilatérales entre la Chine et les Philippines pour régler ce contentieux.

Différentes opinions mineures conduiraient à la fragmentation de la décision judiciaire internationale, ce qui irait à l'encontre des buts de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et de la tendance du droit international, a poursuivi M. Tuerk.

"Le tribunal devrait réfléchir à deux fois avant de prononcer un verdict qui sera peu soutenu", a déclaré Tom Zwart, professeur de droit à l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas.

Compte tenu de l'importance géopolitique de la région, la question devrait être réglée au niveau politique et non par un jury, a-t-il estimé.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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