Dernière mise à jour à 09h57 le 26/05
(Photo d'archives d'illustration) |
La nouvelle va peut-être ravir les amateurs de fruits de mer, mais elle pourrait aussi être inquiétante : si de nombreuses populations d'espèces de poissons connaissent une baisse dans les océans du monde, les populations de céphalopodes, comme le poulpe, la seiche et le calmar, sont en revanche en hausse, et les scientifiques envisagent la connexion de cette tendance, qui dure depuis 60 ans, au réchauffement climatique. Les résultats proviennent d'une étude de l'Université d'Adélaïde, en Australie, qui a examiné la base de données mondiale des taux de capture de céphalopodes afin de révéler leurs tendances à long terme.
« Nos analyses ont montré que l'abondance des céphalopodes a augmenté depuis les années 1950, un résultat qui a été remarquablement uniforme dans trois groupes distincts », a ainsi déclaré Zoë Doubleday de l'Université d'Adélaïde et auteur principal de l'étude. « Les céphalopodes sont souvent appelés ‘les mauvaises herbes de la mer’, car ils ont un ensemble unique de traits biologiques, comme une croissance rapide, une durée de vie courte et un développement flexible. Ce traits leur permettent de s'adapter à l'évolution des conditions environnementales (comme la température) plus rapidement que beaucoup d'autres espèces marines, ce qui suggère qu'ils pourraient tirer bénéfice d'un environnement océanique en constante évolution ».
La baisse de la température des océans soulève des inquiétudes sur l'habitabilité des océans du monde pour les espèces marines vivant en leur sein. Cependant, les nouvelles données suggèrent que toutes les espèces ne sont pas sur le déclin. En outre, l'étude actuelle découle des recherches sur la population décroissante de la seiche australienne géante, qui est actuellement en train de rebondir. « Il y a eu beaucoup d'inquiétudes sur la diminution de la population de l’emblématique seiche australienne géante sur son berceau de renommée mondiale du Golfe de Spencer, dans le Sud de l'Australie », a déclaré Zoë Doubleday. « Pour déterminer si des tendances similaires se produisaient ailleurs, nous avons compilé cette base de données à l’échelle mondiale. De façon surprenante, les analyses ont révélé que les céphalopodes, dans leur ensemble, sont en fait de plus en plus nombreux, et depuis cette étude, le nombre de de cette population de seiches emblématique près de Whyalla a rebondi ».
L'équipe envisage la possibilité que l'augmentation du nombre de céphalopodes pourrait être une conséquence des changements dans le milieu marin causés par les activités humaines comme le réchauffement de la planète et le changement climatique. « Les céphalopodes sont un groupe écologique et commercialement important d'invertébrés qui sont très sensibles aux changements de l'environnement », a de son côté déclaré Bronwyn Gillanders de l’Université d'Adélaïde et co-auteur de l'étude. « Nous étudions actuellement ce qui peut être la cause de leur prolifération -le réchauffement climatique et la surpêche des espèces de poissons sont deux théories. C’est une question difficile, mais à laquelle il est important de répondre, car elle peut nous en dire encore plus sur la façon dont les activités humaines changent l'océan ».