Dernière mise à jour à 08h19 le 14/06
L'ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun a, dans un article publié dans l'édition du lundi 13 juin du journal français "Les Echos", indiqué que la question de la Mer de Chine méridionale "ne peut être résolue fondamentalement que par le dialogue direct et les efforts communs des différents pays concernés", et que la préservation de la paix et de la stabilité de la région est "dans l'intérêt de tous".
Dans cet article intitulé "Quelques éclaircissements sur la question de la Mer de Chine méridionale", l'ambassadeur Zhai a affirmé que si tous les pays concernés par cette question, qui partagent les mêmes préoccupations pour la paix et le développement de la région, adoptent une attitude responsable et travaillent ensemble pour régler leurs différends par des négociations et consultations amicales, "nous trouverons ensemble une solution".
"Nous regrettons la décision des Philippines de recourir unilatéralement à l'arbitrage international pour régler les différends avec la Chine sur la Mer de Chine méridionale. Il est important de souligner que les demandes philippines devant le Tribunal d'arbitrage concernent en réalité la souveraineté sur les îles de la Mer de Chine méridionale et la délimitation de la frontière maritime entre les deux pays. Or en 2006, le gouvernement chinois avait déjà rejeté par une déclaration toute procédure d'arbitrage pour les différends concernant la délimitation de zones maritimes, les baies ou titres historiques, les activités militaires et les actes d'application de la loi", a indiqué M. Zhai.
L'arbitrage initié par les Philippins viole l'accord qu'ils ont conclu avec la Chine de régler les différends par voie de négociations et de consultations. La décision du Tribunal d'arbitrage se déclarant compétent sur ce dossier va à l'encontre des principes fondamentaux et des dispositions précises de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Aussi bien la procédure d'arbitrage que la décision du Tribunal sur sa compétence sont donc pour nous nulles et non avenues. C'est pourquoi la Chine n'acceptera pas et ne reconnaîtra pas la sentence qui sera rendue par le Tribunal et exprime ses vives préoccupations sur l'extension abusive et arbitraire par le Tribunal d'arbitrage de ses compétences, a dit le diplomate chinois dans son article.
Si aujourd'hui 70% des produits aquatiques consommés en Chine proviennent de l'élevage, les Chinois ont été parmi les premiers peuples à explorer les océans. En Mer de Chine méridionale, la présence chinoise est très ancienne et le gouvernement chinois a commencé très tôt à exercer un pouvoir administratif sur les îles et archipels de la zone dont les noms figurent sur les cartes officielles de la dynastie des Ming (1368-1644), a-t-il poursuivi.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Chine a récupéré les îles et archipels de la Mer de Chine méridionale que le Japon s'était appropriés par la guerre, et entrepris de rebaptiser les 159 îles, récifs et bancs de la zone. C'est aussi à cette époque qu'elle a publié la carte de ses territoires en Mer de Chine méridionale, proclamant sa souveraineté et ses droits dans cette zone. Aucun pays n'a alors exprimé la moindre objection à cet égard, a souligné l'ambassadeur chinois dans son article.
Dans les années 1970, suite à la découverte de ressources pétrolières et gazières dans la Mer de Chine méridionale, plusieurs pays commençaient à réclamer des droits dans cette région et à envoyer des troupes militaires occuper les îles et récifs les uns après les autres. Devant cette situation, la Chine aurait pu exercer son droit d'auto-défense, comme elle l'a fait en 1974 pour les îles Xisha. Or, elle a fait le choix, tout en réaffirmant sa souveraineté sur les îles et récifs concernés, de régler les litiges par des négociations et consultations bilatérales avec les pays concernés. Ce principe de règlement des différends a été confirmé en 2002 par la Chine et l'ASEAN par la signature de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC). C'est la raison pour laquelle la question de la Mer de Chine méridionale est restée pendant longtemps sous contrôle. De 1991 à 2010, en 20 ans, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays de l'ASEAN sont passés de moins de 8 milliards à près de 300 milliards de dollars américains, ce qui prouve que ce principe est bel et bien la bonne solution à la question de la Mer de Chine méridionale, a conclu l'ambassadeur Zhai.