UE : les économistes contre l'excès des mesures anti-dumping

Les principaux économistes européens ont exhorté l'Union européenne à ne pas aller trop loin dans les mesures protectionnistes contre les exportations d'acier compétitives de la Chine, avertissant que trop de restrictions pourraient conduire à des représailles de la part de Beijing et détériorer les relations bilatérales.

Expliquant que les deux parties avaient déjà montré un excellent exemple dans la résolution de litiges similaires sur les panneaux solaires, la méthode de concertation doit être utilisée pour régler les problèmes concernant «le phénomène mondial» de la surcapacité de l'acier.

Les sidérurgistes européens sont confrontés aux fermetures d'usines et à une réduction drastique des emplois, avec les syndicats blâmant la Chine pour le dumping des produits en acier moins chers sur le marché libre.

Depuis 2015, l'Union européenne a maintes fois eu recours à des mesures commerciales défensives, cherchant à imposer des tarifs punitifs contre divers produits sidérurgiques venant de Chine, bien que ces marchandises aient contribué à réduire le coût des affaires en Europe au milieu de la stagnation économique.

L'une des solutions reposant sur le fait «de savoir si l'UE est prête à intensifier les négociations avec la Chine et ses entreprises sur la meilleure pratique comptable et la mesure des coûts», a déclaré Rolf Langhammer, vice-président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale (Allemagne) de 1997 à 2012.

Se référant aux consultations dans le différend des panneaux solaires en 2012-2013, pour Langhammer, qui est toujours enseignant à Kiel, il y a eu des exemples dans le passé où les sociétés chinoises ont de manière constructive coopéré avec la Commission européenne et donc empêché les droits antidumping imposés sur leurs exportations.

L'Allemand a insisté sur le fait que la relation bilatérale doit vraiment bénéficier d'une politique claire de la part du gouvernement chinois de s'abstenir de toute mesure de subventions qui faussent les échanges en faveur de leurs usines sidérurgiques.

Beijing rejette l'allégation selon laquelle la Chine aurait encourager et subventionner les producteurs d'acier pour exporter.

Men Jing, professeur au Collège de l'Europe, a également exprimé son inquiétude sur les actions de Bruxelles d'imposer des protections commerciales excessives contre les exportations chinoises d'acier et dans son processus de prise de décision pour accorder à la Chine le statut d'économie de marché, que le Parlement européen a débattu mardi dernier.

Ajoutant, qu'il ne pense pas que les relations entre la Chine l'UE (qui ont fêté en 2015 leur 40 anniversaire de partenariat), et des pays du centre et de l'est du vieux continent ne soient affectées. Leurs collaborations ayant pris de l'ampleur.

Fredrik Erixon, directeur du Centre européen d'économie politique internationale, un groupe de réflexion sur l'économie mondiale basé à Bruxelles, a indiqué que les différends commerciaux n'ont jamais été les bienvenus, mais que les deux parties savent que ces litiges ne peuvent pas échapper à tout contrôle conduisant à des guerres commerciales.

«Le plus important est d'empêcher toute escalade et de maintenir le rythme de la conclusion du traité bilatéral d'investissement entre la Chine et l'UE", a souligné Erixon.