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Le moment est venu de faire briller "l'âge d'or" des relations sino-britanniques

Xinhua | 01.02.2018 08h23

Il est rare qu'une visite officielle en Chine d'un Premier ministre britannique suscite autant d'attente, après tous les reports signalés depuis le début de l'année dernière à cause d'incertitudes majeures au Royaume Uni. Elle se concrétise aujourd'hui.

Après des élections législatives, un remaniement ministériel et une année de négociations dures sur le Brexit, la Première ministre britannique Theresa May entame ce mercredi sa première visite officielle en Chine depuis son entrée en fonctions en juillet 2016.

Cette visite de trois jours est également la première qu'effectue un chef de gouvernement britannique depuis que le président chinois Xi Jinping s'est rendu au Royaume-Uni en octobre 2015 au moment où les deux parties ont de faire entrer leurs relations bilatérales dans un "âge d'or".

La visite de Mme May survient peu après la visite d'Etat en Chine du président français Emmanuel Macron au début de ce mois. Cela montre que ces deux pays aspirent à élever leurs relations en cette époque d'incertitudes et de défis globaux croissants.

Pour atténuer l'impact d'un éventuel Brexit "dur", le Royaume-Uni semble contraint de consolider ses relations commerciales bilatérales au-delà de l'Europe.

Le Royaume-Uni est le deuxième plus grand partenaire commercial de la Chine au sein de l'Union européenne (UE), tandis que la Chine est son deuxième plus grand partenaire commercial à l'extérieur de l'UE. Avec un volume d'échanges commerciaux atteignant les 79 milliards de dollars en 2017, la Chine est l'un des pays avec qui le Royaume Uni souhaite conclure un accord de libre-échange après sa sortie de l'UE prévue en mars 2019.

Au moment où Washington prend davantage de mesures ayant un fort parfum de protectionnisme, les relations entre Beijing et Londres ont une chance d'atteindre de nouveaux sommets, car tous deux demeurent engagés envers le libre-échange et la mondialisation.

Mieux encore, avec un "effet libérateur" du Brexit, le Royaume-Uni pourrait regarder au delà de ses partenariats traditionnels avec l'UE et les Etats-Unis et considérer la Chine comme un partenaire avec de nouvelles possibilités passionnantes.

Dans ce qui est un résultat majeur du Dialogue économique et financier sino-britannique, les deux parties proposent de créer un fonds bilatéral d'investissement avec une première tranche de 1,3 milliard de dollars destinée à créer des emplois, favoriser le commerce et soutenir l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route".

Les deux pays ont également envisagé de renforcer leur coopération pratique dans des domaines tels que la technologie nucléaire, le TGV, l'énergie, l'aérospatial et l'intelligence artificielle.

Les relations sino-britanniques ont toujours été considérées comme un exemple pour les relations sino-occidentales, où l'on met de côté ses différences et l'on recherche les plus grands terrains d'entente possibles.

Le Royaume-Uni est ainsi le premier grand pays occidental à rejoindre à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) en tant que membre fondateur.

Le projet nucléaire majeur de Hinkley Point C, avec un tiers des investissements assurés par la société chinoise CGN, doit permettre d'approvisionner en électricité six millions de familles d'ici 2025, créant 25.000 emplois lors de la construction et 900 emplois permanents lors des 60 ans de vie de la centrale.

Le mouillage d'une flotte d'escorte chinoise en octobre 2017 dans le quartier londonien de Canary Wharf, une première, est un autre signe de la confiance mutuelle renforcée entre les deux pays.

La visite en Chine de Mme May, avec l'esprit tourné vers l'avenir, va aider à inaugurer une nouvelle phase de "l'âge d'or". Une relation sino-britannique forte servira non seulement les intérêts des deux pays, mais adressera aussi au monde entier un message fort et vital, à savoir qu'un commerce ouvert et libre prévaut encore.

Il est à noter cependant que si toute confiance se gagne durement, elle peut se perdre assez facilement. Les relations sino-britanniques ont traversé des moments éprouvants lorsque Mme May, peut après avoir été élue Première ministre en 2016, a reporté le projet Hinkley Point C en citant "des questions de sécurité" concernant les investissements chinois. Une telle "sinophobie" sans fondement nuit non seulement aux relations bilatérales, mais aussi à l'image d'un "Royaume-Uni global" prônée par les dirigeants britanniques.

Des relations bilatérales fortes, comme toutes les autres relations, ont besoin d'une confiance mutuelle stable et d'une vision à long terme. En cette période cruciale, cet "âge d'or" des relations sino-britanniques doit être poli et entretenu afin de rester brillant et même devenir encore plus lumineux.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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