"L'esprit de Shanghai" aide les membres de l'OCS à forger une communauté de destin

Le prochain 18ème sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui se déroulera en Chine devrait voir les dirigeants des pays membres discuter de la mise en œuvre de "l'esprit de Shanghai" et de la perspective d'une communauté de destin qui mènera à la prospérité commune de ses adhérents.

Du 9 au 10 juin, les dirigeants des Etats membres de l'OCS se réuniront dans le port maritime qu'est la ville touristique chinoise de Qingdao, dans la province du Shandong (est), pour renforcer le soutien politique, maintenir la sécurité et la stabilité régionales, promouvoir la coopération économique, et étendre les échanges entre les peuples.

Créée il y a près de 17 ans dans le but initial de répondre aux problèmes de sécurité régionale, l'OCS, qui regroupe actuellement la Chine, l'Inde, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Pakistan, la Russie et le Tadjikistan, est devenue une vaste organisation à l'influence internationale croissante.

POURSUIVRE L'ESPRIT DE SHANGHAI

Aujourd'hui, dans un monde en pleine mutation où les incertitudes ne cessent de se multiplier, l'OCS a pris conscience de l'urgence de respecter les principes directeurs de l'organisation : "l'esprit de Shanghai".

L'esprit de Shanghai repose sur la confiance mutuelle, les bénéfices réciproques, l'égalité, la consultation, le respect de la diversité culturelle et la poursuite du développement commun.

Lors d'une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays membres de l'OCS fin avril, le président chinois Xi Jinping a appelé les pays membres de l'OCS à rester fidèles à leurs aspirations initiales, à défendre fermement l'esprit de Shanghai, à libérer pleinement le potentiel de l'organisation et à aller de l'avant à l'aide d'une coopération globale.

L'OCS a accueilli ses tous derniers membres lors du sommet 2017 à Astana, au Kazakhstan, en accordant à l'Inde et au Pakistan le statut de membre à part entière.

Avec huit membres à part entière, quatre pays observateurs et six partenaires de dialogue, l'organisation couvre maintenant plus de 60% de la région eurasienne, près de la moitié de la population mondiale et plus de 20% du produit intérieur brut mondial.

La Chine, a déclaré M. Xi, est prête à travailler avec les autres pays membres pour continuer de se soutenir politiquement, sauvegarder la sécurité et la stabilité régionales, établir progressivement des arrangements institutionnels en matière de coopération économique régionale, et promouvoir les échanges entre les peuples et la coopération culturelle.

Egalement au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères, le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié l'esprit de Shanghai de "raison fondamentale pour laquelle l'OCS peut continuer de se développer".

Il a appelé à considérer le prochain sommet comme une opportunité pour revoir l'esprit de Shanghai, renforcer la solidarité, la confiance mutuelle et la coopération globale, et pour forger une communauté de destin plus étroite.

SAUVEGARDER LA SECURITE ET LA STABILITE

Bien que le contenu de la coopération au sein de l'OCS ait été enrichi jusqu'à la promotion du développement économique et au renforcement des liens entre les citoyens ordinaires des pays membres, s'attaquer aux problèmes de sécurité régionale et renforcer la coopération militaire restent toujours au cœur du bloc.

Depuis sa création, l'OCS a fait du maintien de la sécurité et de la stabilité régionales une priorité. Son élargissement apportera plus de potentiel à la coopération sécuritaire. Dans le même temps, l'OCS assumera également plus de responsabilité et véhiculera de plus grandes attentes de la part des populations de la région et du monde entier : lutter contre les menaces continuelles posées par les "trois forces du mal", à savoir le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme, le trafic de drogue et le crime organisé transnational.

Lors d'une réunion des hauts responsables de sécurité des Etats membres de l'OCS, le président chinois les a appelés à "rester vigilants, penser calmement, juger précisément et répondre de manière pertinente" face aux contingences.

Entre 2013 et 2017, les pays membres de l'OCS ont déjoué en collaboration plus de 600 activités terroristes, détruit plus de 500 bases d'entraînement de combattants armés, arrêté quelque 2.000 membres d'organisations terroristes internationales et confisqué quelque 1.000 engins explosifs artisanaux, plus de 50 tonnes de matières explosives, plus de 10.000 fusils ainsi qu'environ 1 million de balles, a révélé Evguéni Sysoev, directeur du Comité anti-terroriste du bloc.

Les pays membres de l'OCS ont bloqué plus de 100.000 sites Internet entre 2016 et 2017, a signalé M. Sysoev dans une interview exclusive accordée à Xinhua début mai, ajoutant que ces sites ont publié plus de 4 millions d'informations prônant le terrorisme et l'extrémisme.

En ce qui concerne la cause anti-terroriste internationale, l'une des tâches les plus urgentes de l'OCS est de continuer de lutter contre les combattants de l'Etat islamique (EI) qui, après la défaite du groupe extrémiste en Syrie et en Irak, sont retournés dans leurs pays d'origine, dont certains sont membres ou observateurs de l'OCS comme l'Afghanistan.

FACILITER L'INITIATIVE "LA CEINTURE ET LA ROUTE"

Dix-sept ans après sa création, l'OCS est maintenant entrée dans son adolescence. Sa maturation est aussi partiellement marquée par la volonté du bloc de s'engager dans la coopération économique et de réaliser la prospérité commune, un consensus de tous les Etats membres qui se renforce chaque année.

Dans ce contexte, l'initiative "la Ceinture et la Route" est devenue une plate-forme potentielle majeure pour la dimension économique de l'OCS. Proposée par la Chine en 2013, "la Ceinture et la Route" vise à améliorer l'interconnectivité à l'échelle mondiale et à promouvoir les liens commerciaux dans le monde à l'aide de projets d'infrastructures.

"La Ceinture et la Route" fait référence à la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du 21ème siècle, ce qui suggère que le projet consiste en une composante terrestre qui s'étend le long de l'ancienne Route de la soie, ainsi qu'une voie maritime reliant les océans Pacifique et Indien. Combinées ensemble, les deux parties pourraient connecter l'Asie à l'Europe et à l'Afrique.

Renforcer la coopération économique au sein de l'OCS dans le cadre de "la Ceinture et la Route" a donc des répercussions spéciales, puisque toutes les parties prenantes de l'organisation sont situées sur le continent eurasien. Les projets liés aux Etats membres de l'OCS revêtent ainsi une importance particulière dans le cadre de "la Ceinture et la Route".