Dernière mise à jour à 08h20 le 06/11
Les chefs du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont fait l'éloge lundi de l'engagement soutenu de la Chine envers la réforme et l'ouverture à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la première Exposition intenationale des importations de Chine (CIIE) à Shanghai.
Ce rendez-vous, qui se tiendra jusqu'au 10 novembre, a attiré plus de 3.600 sociétés de 172 pays et régions, mais aussi des organisations internationales, désireuses de montrer leurs atouts et de rechercher plus d'opportunités de coopération internationale.
La CIIE constitue "une politique majeure pour la Chine en vue de lancer un nouveau cycle d'ouverture de haut niveau et une mesure majeure pour que la Chine prenne l'initiative d'ouvrir son marché au monde", a déclaré le président chinois Xi Jinping dans son discours inaugural.
Il a également appelé à des efforts conjoints pour construire une économie mondiale ouverte. "Tous les pays doivent s'engager à s'ouvrir et à s'opposer au protectionnisme et à l'unilatéralisme en adoptant une position claire", a-t-il dit.
Dans son discours, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a salué les efforts déployés par la Chine pour s'ouvrir davantage vers le monde et parvenir à une prospérité commune.
Elle a évoqué le pont de Lupu qu'elle a traversé le soir précédent en disant que cela lui avait fait penser aux trois "ponts" que la Chine a construits ou est en train de construire.
Selon Mme Lagarde, le premier pont est "celui vers le monde" que la Chine a commencé à bâtir il y a 40 ans. Il s'est construit par l'ouverture de son économie et par les réformes qui ont changé plus tard "la vie et les perspectives de centaines de millions de personnes, ici et en dehors de la Chine".
Grâce au commerce, à son travail acharné et à l'apprentissage auprès des autres, la Chine a aidé à transformer l'économie mondiale, a noté la patronne du FMI, ajoutant que les progrès dans ce pays ont joué un rôle significatif dans la promotion de la productivité, de l'innovation et du bien-être des pays à l'échelle mondiale.
Aujourd'hui, la Chine est aussi en train de construire "un pont vers la prospérité" en rééquilibrant son économie pour parvenir à une croissance tirée par la consommation et non plus par les exportations et les investissements.
Cette transition, que symbolise la CIIE, est à la fois favorable à la Chine, notamment en ce qui concerne l'amélioration du bien-être des Chinois, et au monde entier, y compris pour ceux qui considèrent la Chine comme un marché vital et dynamique pour leurs produits et services, a indiqué l'ancienne ministre française de l'Economie.
M. Xi a annoncé lundi que les produits et services importés par la Chine devraient respectivement dépasser 30.000 milliards de dollars et 10.000 milliards de dollars au cours des 15 années à venir. La Chine a été le deuxième plus grand importateur de produits au monde pendant neuf années consécutives.
Elle est en train de construire "un pont vers l'avenir" en intensifiant la coopération internationale, notamment en matière commerciale, selon Mme Lagarde.
"Au nom du FMI, j'ai appelé tous les pays à atténuer et à résoudre les contentieux commerciaux et à stabiliser le système commercial mondial, au lieu de le détruire. Pour parvenir à ces objectifs, nous avons besoin de plus de coopération internationale, pas moins, et cela pourrait aller au delà de l'économie", a-t-elle souligné.
Pour sa part, Jim Yong Kim, président de la BM, a noté que la Chine continuait toujours de s'ouvrir malgré ses problèmes domestiques, dont les difficultés vécues par les travailleurs des entreprises d'Etat moins compétitives et celle des agriculteurs confrontés à la baisse des cours.
Malgré tout, la Chine a aidé ceux en difficulté avec une meilleure protection sociale, des mesures en faveur du marché du travail, des baisses d'impôts et de taxes dans l'agriculture, a-t-il indiqué.
"En s'assurant que toutes les couches de la société bénéficient de cette ouverture, la Chine s'est assuré un soutien durable pour son programme de réforme. Il s'agit d'une leçon pour tous," a déclaré M. Kim.
La Chine a gagné 32 places cette année au classement mondial sur le climat des affaires publié par la BM, a-t-il poursuivi, saluant le succès du pays à faire tomber le taux de pauvreté dans les provinces les moins prospères en y encourageant le commerce en ligne.
M. Kim a appelé tous les pays à renforcer le commerce multilatéral.
"Ces dernières années, la libéralisation du commerce a calé. Nous avons connu une accélération du retour vers le protectionnisme", a-t-il noté, ajoutant que l'augmentation des droits de douane "aura des effets négatifs sur les perspectives de croissance dans le monde et ralentira le rythme de réduction de la pauvreté".
"Les politiques de protectionnisme commercial pourraient créer une réaction en chaîne si davantage de pays adoptent des mesures similaires", s'est inquiété M. Kim, souligant qu'il fallait "continuer de soutenir des réformes commerciales qui puissent engendrer une prospérité partagée plus grande".
"Avec le commerce, nous n'allons pas à choisir entre inclusion et croissance économique", a-t-il assuré.
Lors de la cérémonie d'ouverture, le directeur général de l'OMC Roberto Azevêdo a estimé que la CIIE adressait un message clair sur le rôle croissant que joue la Chine dans le commerce mondial et nous "rappelle une vérité essentielle, à savoir que le commerce n'est jamais un jeu à somme nulle où les exportations sont bonnes et les importations mauvaises".
La Chine prend une part plus active dans la mission de l'OMC, s'est-il félicité, citant les efforts chinois pour aider d'autres pays en développement à participer au commerce mondial et à en bénéficier.
L'OMC offre un cadre de règles et de pratiques pour 90% des activités économiques du monde et représente un socle fondamental sur lequel ouverture et intégration peuvent reposer, a dit M. Azevêdo, appelant chacun à défendre ce socle en luttant contre le protectionisme et en apaisant les tensions commerciales dans le monde.