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La Chine s'attaque à sa plus grande menace : le cancer

le Quotidien du Peuple en ligne | 31.10.2018 09h57

Le cancer est le tueur numéro un en Chine. Des traitements tels que la thérapie cellulaire, le système immunitaire et certains médicaments continuent de s'améliorer, mais les experts disent que la Chine est toujours en retard par rapport à d'autres nations dans la lutte contre le cancer. Leur affirmation intervient à l'heure de la clôture de la Conférence mondiale sur les sciences de la vie 2018 le 29 octobre à Beijing.

Le cancer fait près de trois millions de victimes par an en Chine, ce qui en fait le plus grand meurtrier du pays, et le nombre de victimes continue hélas de croître. Deux scientifiques se sont partagés le prix Nobel de physiologie ou de médecine de cette année pour leurs découvertes dans l'activation du système immunitaire afin d'éliminer les cancers. Lors de la Conférence mondiale sur les sciences de la vie de 2018, le sujet a été d'actualité, mais les experts affirment que l'immunothérapie ne suffit pas, car elle ne convient pas à tous les patients.

« La immunothérapie est particulièrement efficace pour certains types de cancers à un stade avancé. Mais avant tout, vous devez toujours faire du bon travail pour diagnostiquer plus tôt la plupart des cancers. Par exemple, si un cancer du sein est détecté plus tôt, on peut recourir à une opération chirurgicale, et le taux de survie à cinq ans est de 90% », a déclaré Zhan Qimin, biologiste et vice-président de la Peking University.

Les médecins évaluent la plupart des traitements contre le cancer en se basant sur un taux de survie à cinq ans. Au cours de la dernière décennie, le taux de survie en Chine est passé d'environ 30 à 40%. Cependant, malgré l'amélioration des chiffres, la Chine reste en retard sur des pays développés comme les États-Unis et le Japon.

Les scientifiques chinois fondent donc un grand espoir sur la thérapie cellulaire. Un rapport récent de Goldman Sachs indique d'ailleurs que la Chine est en train de combler son retard sur les États-Unis dans le domaine de l'édition de gènes afin de tester ce que l'on appelle les études CAR-T et CRISPR.

David Baltimore, lauréat du prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1975, a évoqué les progrès de la Chine : « De nombreux laboratoires en Chine se concentrent sur l'utilisation de méthodes de modification de gènes telles que les embryons. La Chine joue donc un rôle central à cet égard. Nous avons travaillé dur pour construire le partenariat américano-chinois dans ce domaine. Nous aurons une réunion à Hong Kong le mois prochain », a-t-il dit.

En attendant, les défis sont toujours là. Cet été, le film controversé « Mourir pour survivre » a touché la corde sensible du public chinois. Il raconte l'histoire d'un homme qui se livre à la contrebande de médicaments bon marché pour des patients atteints de leucémie d'Inde vers la Chine, parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acquérir des médicaments brevetés. Et le film est basé sur une histoire vraie.

« Actuellement, 95% des médicaments cliniques à brevet initial sont importés ... seulement 5% sont fabriqués en Chine ... c'est pourquoi nous devons augmenter la capacité d'innovation pour développer des médicaments afin de réduire les coûts ... Deuxièmement, certains médicaments anciens peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre certains cancers », a ajouté le docteur Zhan.

Dans le même temps, la collaboration internationale joue également un rôle crucial : le professeur Yeul Hong Kim du Collège universitaire de médecine de Corée a ainsi déclaré qu'il existait déjà des échanges réguliers entre les médecins chinois et coréens dans le traitement du cancer. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les médecins chinois en partageant des données et des expériences. C'est utile car nous avons plus d'expérience dans la détection du cancer à un stade précoce, tandis que les médecins chinois réussissent mieux dans le traitement du cancer à un stade avancé », a-t-il souligné.

C'est la deuxième fois que la Chine organise un tel rassemblement consacré aux sciences de la vie. Et bien que la conférence de cette année touche à sa fin, les scientifiques les plus en vue du monde entier ont bon espoir que des échanges en face-à-face comme ceux-ci se poursuivront.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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