Dernière mise à jour à 09h51 le 31/10
Un agriculteur sème du soja avec une machine dans le comté de Woyang, dans la province de l'Anhui, le mois dernier. (Liu Qinli / Pour le China Daily) |
La demande totale en soja, une importation agricole majeure, devrait chuter de 14 millions de tonnes dans le secteur des animaux d'élevage en Chine, grâce à l'adoption de nouvelles normes prévoyant une réduction de la teneur en protéines des aliments pour animaux.
Les deux normes recommandées, publiées le 26 octobre par l'Association chinoise de l'industrie de l'alimentation animale, visent à réduire la dépendance de la Chine vis-à-vis des importations d'aliments pour animaux à forte teneur en protéines et à promouvoir un développement plus écologique de son secteur de l'élevage.
Par rapport aux normes nationales existantes, les nouvelles normes abaissent la limite inférieure de la teneur en protéines pour les porcs et les poulets, les viandes les plus consommées en Chine. Selon l'association, elles prescrivent également une limite supérieure et permettront de réduire efficacement l'utilisation d'aliments riches en protéines, tels que les tourteaux de soja, un résidu qui reste après l'extraction de l'huile dans l'agriculture chinoise.
L'association estime par ailleurs que les nouvelles normes permettront de réduire la consommation de protéines pour un kilogramme de porc de 13%, pour atteindre 0,39 kg, tandis que la consommation de protéines pour les poulets sera réduite d'environ 1%.
Avec les développements technologiques dans les aliments pour animaux, la teneur réduite en protéines, complétée par des acides aminés, n'affectera pas le rendement et la qualité de la viande, a-t-elle ajouté.
Selon Li Jingqian, un responsable de l'association impliqué dans la formulation des normes, les nouveaux critères seront mis en application à partir du 1er novembre. Parallèlement, a-t-il déclaré, l'association a sollicité les opinions de grandes entreprises de production d'aliments pour animaux en Chine et 29 se sont engagées à adopter les nouvelles normes.
Qiao Shiyan, professeur en nutrition animale à l'Université agricole de Chine, estime pour sa part que l'utilisation de moins de tourteaux de soja n'affectera pas la production de porc en raison de l'ajout d'acides aminés artificiels, car les protéines se décomposent en acides aminés lors de la digestion. « Cette mesure réduira considérablement l'utilisation de tourteaux de soja, et de nombreuses entreprises des secteurs de la volaille et de l'élevage ont manifesté leur intérêt pour les aliments pour animaux ayant une teneur en protéines plus faible cette année », a-t-il affirmé.
Avec la hausse des prix du soja importé en raison des frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis, un aliment à faible teneur en protéines, nécessitant moins de soja, offre un potentiel considérable, a-t-il dit.
Le soja est une importation agricole majeure pour la Chine. Ainsi, selon l'Administration générale des douanes, la Chine a importé plus de 95 millions de tonnes de soja l'année dernière. La plupart des haricots de soja importés sont utilisées pour l'extraction de l'huile, le reste étant utilisé pour l'alimentation animale, a précisé M. Qiao.
Selon l'Association chinoise de l'industrie de l'alimentation animale, la Chine est le premier producteur mondial de viande, mais elle dépend des importations pour satisfaire près de 80% de sa demande d'aliments pour animaux à forte teneur en protéines, principalement du soja. Promouvoir des aliments moins protéinés peut également réduire la pollution de l'environnement causée par les déjections animales, a également noté l'association.