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Les relations sino-américaines contribuent à la stabilité et la prospérité du monde, selon un professeur de Harvard

Xinhua | 01.01.2019 10h47

La Chine et les Etats-Unis ont contribué à la stabilité et la prospérité de la région et du monde au cours des quatre dernières décennies, a déclaré Odd Arne Westad, professeur de relations américano-asiatiques à l'Université de Harvard, lors d'une interview récente accordée à Xinhua.

Le 1er janvier 1979, Beijing et Washington ont établi des relations diplomatiques officielles. Depuis lors, les relations sino-américaines ont non seulement servi les intérêts des deux pays et procuré des avantages aux deux peuples, mais ont également eu une portée considérable pour le développement régional et mondial.

Les relations sino-américaines depuis 1979 ont été particulièrement cruciales pour l'ouverture et la liberté du système commercial mondial, offrant des opportunités de développement et de diffusion de la technologie à l'échelle mondiale ainsi que la stabilité des affaires internationales, a indiqué M. Westad.

"Malgré les hauts et les bas, les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne sont pas intrinsèquement instables, ce qui a énormément contribué à la période plus douce des affaires internationales dans la dernière phase de la guerre froide et après sa fin", a relevé le professeur de Harvard.

Les relations bilatérales globalement saines entre Washington et Beijing ont également tenu une grande part dans le développement de la région est-asiatique, a-t-il ajouté.

"Bien que des difficultés subsistent encore dans la péninsule coréenne et ailleurs, l'Asie de l'Est est dans l'ensemble un havre de stabilité et de prospérité et la coopération sino-américaine a joué un rôle essentiel dans cet état de fait."

En tant que membre de l'Académie britannique et spécialiste de l'histoire de la guerre froide et de l'Asie de l'Est, M. Westad a été professeur à la London School of Economics and Political Science (LSE) avant de se rendre à Harvard.

M. Westad enseigne une méthode de compréhension des glissements de pouvoir contemporains sur la base d'exemples historiques à la Harvard Kennedy School.

Il a indiqué à Xinhua que les interactions en cours entre la Chine et les Etats-Unis présentaient des similitudes avec certains cas précédents de transitions de pouvoir, mais étaient aussi caractérisées par des différences importantes.

La Chine n'est pas le prétendu "pays révisionniste" qui cherche à modifier le système international actuel, car le système actuel sert bien la Chine et contribue au succès du pays avec sa réforme et son ouverture, a noté M. Westad.

Il a également déclaré que la comparaison de la concurrence entre Washington et Beijing à "une nouvelle guerre froide", apparue parfois dans des grands titres alarmistes, constituait une analogie historique erronée et une paresse terminologique.

La concurrence entre les deux pays en matière de commerce, d'investissements et de technologie est totalement différente de l'ampleur de la rivalité mondiale de l'ère de la guerre froide entre Washington et Moscou, ainsi qu'entre leurs mandataires de l'époque, a déclaré M. Westad.

"Et au lieu d'une bipolarité entre les Etats-Unis et la Chine, le monde se dirige vers une structure plus multipolaire", a-t-il ajouté.

M. Westad a également parlé de son collègue de Harvard, Graham Allison, et de son livre à succès "Destinés pour la guerre : les Etats-Unis et la Chine peuvent-ils échapper au piège de Thucydide ?" (Destined for War : Can America and China Escape Thucydides's Trap?)

"M. Allison met en garde contre le danger des guerres et des conflits lors des transitions de pouvoir, il a raison," a déclaré M. Westad, "mais les guerres et les conflits ne sont pas inévitables et dépendent du choix politique des dirigeants."

La guerre est arrivée parce que tout le monde parlait de la guerre et pensait que cela pourrait être une solution possible, mais les Etats-Unis et la Chine comprennent parfaitement le coût énorme et les conséquences désastreuses d'un conflit potentiel entre eux, a-t-il souligné.

"Les grandes puissances se font concurrence, c'est ce que l'histoire nous a appris, mais le problème est de savoir de quel type de rivalité il s'agira et dans quels domaines les deux parties pourraient coopérer, c'est le plus important", a-t-il ajouté.

M. Westad a confié à Xinhua qu'il était optimiste quant au développement des relations américano-chinoises.

"En gros, les Etats-Unis et la Chine ont encore beaucoup de potentiel pour travailler ensemble sur des questions clés et la politique d'engagement continu servirait bien les deux côtés", a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis et la Chine se sont rapprochés de très loin en 1979, non pas parce qu'ils étaient d'accord sur tout, mais parce qu'ils ont parlé de questions pratiques et de coopérations avec une approche pragmatique, a conclu M. Westad.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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