Dernière mise à jour à 08h34 le 04/03
Traduire en ourdou le livre "Xi Jinping : la gouvernance de la Chine" a offert à Farrukh Sohail Goindi un regard privilégié sur les pensées du président chinois.
"Il n'est pas un simple orateur, mais une personne très au fait qui fait référence dans son livre à l'histoire, la culture, la sagesse chinoise et la géopolitique", note le directeur général de la maison d'édition pakistanaise Jumhoori Publications.
Ce livre est considéré comme important pour comprendre la Chine depuis que son premier tome a été publié en septembre 2014. En janvier 2018, il a été traduit en 24 langues.
Le deuxième tome, avec ses versions en chinois et en anglais, a été mis sur le marché le 7 novembre 2017 et été traduit depuis dans plusieurs langues.
Par leur travail, des traducteurs dans des dizaines de pays diffusent des idées qui éclairent ce leader visionnaire chinois et l'avenir de la Chine.
UN EFFORT FIDELE
Miriam Castorina, traductrice de la version italienne, a rencontré des difficultés devant les métaphores fréquemment employées par le président Xi, qui est par ailleurs secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC).
Arriver à traduire l'esprit du "clou" a par exemple embêté cette jeune chercheuse en langues, littérature et études interculturelles à l'Université de Florence. Elle n'a trouvé aucun équivalent en italien pour cette expression, qui signifie qu'il faut se concentrer et persister. Lorsque l'on utilise un marteau pour enfoncer un clou, un seul coup ne peut être suffisant en général.
"Dans la version italienne, je choisis une traduction littéraire parce qu'elle transmet l'idée que si vous tirez le meilleur parti du temps et travaillez de façon persistante, vous pouvez atteindre vos objectifs", explique-t-elle.
La richesse de la langue chinoise a été un autre défi. Le traducteur de la version cambodgienne, Chea Munyrith, a passé beaucoup de temps à choisir les bons termes en cambodgien pour traduire la diplomatie de bon voisinage de la Chine, caractérisée par l'amitié, la sincérité, la réciprocité et l'inclusivité, qui est exprimée dans une simple phrase composée de quatre caractères en chinois.
"La traduction a été un peu difficile parce qu'en chinois, un mot peut avoir beaucoup de significations", note M. Munyrith, ancien directeur de l'Institut Confucius à l'Académie royale du Cambodge.
HOMME DU PEUPLE
Mme Castorina dit avoir été impressionnée en traduisant l'appendice du premier tome, "L'homme du peuple -- Portrait de Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC".
Elle confie avoir utilisé les mots "déterminé" et "clairvoyant" pour décrire le dirigeant chinois, qu'elle n'a jamais rencontré.
"Je trouve intéressant qu'il a commencé très bas" dans la vie et a entretenu des contacts avec des gens ordinaires, indique Mme Castorina. "Je pense que ce genre d'expérience peut aider les hommes politiques à comprendre vraiment la vie du peuple de son pays", selon elle.
Mme Castorina dit avoir été inspirée par les discours de M. Xi sur le renouveau national. Elle aime surtout l'expression "le rêve chinois", disant qu'elle est pleine de "couleur et de force".
"Le travail acharné permet de surmonter les difficultés et de faire du rêve une réalité". Les mots de M. Xi ont rappelé à M. Goindi le fondateur de son pays, Muhammad Ali Jinnah, et sa célèbre injonction : "Travailler, travailler et travailler".
"Gouverner un grand pays est aussi délicat que faire cuire un petit poisson", résume M. Munyrith, citant le grand philosophe chinois Laozi (Lao-Tseu) qui est également cité par M. Xi. Selon lui, le peuple cambodgien est familier de la philosophie chinoise antique car son pays est influencé en profondeur par le taoïsme et les doctrines de Confucius et de Mencius, deux autres philosophes antiques chinois.
SAGESSE CHINOISE
En août 2018, la version italienne du livre a reçu le prix littéraire spécial Pavese pour sa congruence avec l'amour et la passion de l'écrivain italien Cesare Pavese pour son pays et ses progrès sociaux.
Un certain nombre de traducteurs ont confié à Xinhua que des pays dotés de systèmes sociaux différents et se trouvant à différents stades de développement pouvaient s'inspirer de cet ouvrage.
"Le Pakistan a un besoin urgent de changement (...) Je veux que les Pakistanais tirent des enseignements" de ce que M. Xi partage dans son livre, indique M. Goindi. Pour lui, cet ouvrage "peut grandement aider le Pakistan" et chaque Pakistanais devrait le lire.
Mme Castorina dit également avoir recommandé le livre à tous les érudits et journalistes s'intéressant à la Chine contemporaine.
"Nous pouvons tirer des enseignements de la capacité de la Chine à élaborer des plans à long terme et à ne pas seulement penser aux problèmes d'aujourd'hui", résume-t-elle. "Ça pourrait être utile à l'Italie".