Dernière mise à jour à 10h03 le 24/03
Notre planète est incontestablement menacée aujourd'hui par l'un des plus graves dangers de son histoire. Pour relever le défi mondial colossal posé par le changement climatique aux populations et aux gouvernements du monde entier, il est impératif d'agir, urgemment et de concert, à l'échelle internationale. Aucune nation ne peut réussir seule dans ce combat.
Main dans la main, la Chine et la France ont ouvert la voie, grâce à des initiatives majeures, à une lutte commune dont il serait judicieux de s'inspirer pour gagner ensemble cette bataille. La contribution capitale des deux pays pour obtenir la signature de l'Accord de Paris en 2015, au terme de longues années de négociations laborieuses, en est l'illustration.
Ce texte juridiquement contraignant en matière de lutte mondiale contre le changement climatique, attendu de longue date, a pu être finalisé dans le consensus. Adopté à l'unanimité par les 196 parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) lors de la 21e Conférence des Parties (COP21) de la Convention, l'Accord de Paris marque indéniablement une étape historique dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Lors des pourparlers, la Chine a fait preuve d'un esprit constructif et joué un rôle positif en collaborant étroitement avec l'ensemble des parties concernées, contribuant ainsi au succès de la Conférence de Paris.
"S'il n'y avait pas eu l'appui du président Xi Jinping, je n'aurais pas pu parvenir à un accord général à Paris en décembre 2015 pour que nous puissions prendre ces engagements pour la planète", avait d'ailleurs souligné à l'époque le président français François Hollande. Les rencontres entre les deux hommes ont "conduit à ce que nos deux pays s'entendent pour faire valoir leurs conceptions en matière de lutte contre le réchauffement climatique", avait-il alors déclaré.
Laurent Fabius, qui a présidé à l'adoption de l'accord mondial sur le climat, a livré une analyse similaire. "Nous n'aurions pas pu réussir la COP21 sans la Chine et l'Amérique", a-t-il en effet affirmé. "Sur l'environnement, la France et la Chine sont des leaders. Notre coopération est fondamentale", a-t-il estimé.
Mais l'Accord de Paris, comme l'a indiqué le président Xi lors de la COP21, ne représente pas une fin, mais bien un nouveau point de départ.
La ratification de l'accord par Beijing en 2016, quelques heures avant le G20, démontre combien le pays le plus peuplé du monde aspire à devenir un catalyseur du développement durable.
En 2018, le président chinois et son homologue français Emmanuel Macron se sont félicités du lancement officiel de l'Année sino-française de l'environnement, une décision prise conjointement par les dirigeants des deux pays lors de la visite d'Etat de M. Macron en Chine.
Cette initiative vise à renforcer la coopération et le dialogue bilatéraux, tant en matière de biodiversité et de protection de l'environnement que de lutte contre le changement climatique, pour faire face au défi environnemental mondial de manière concertée, a indiqué dans son message M. Xi.
Ces trois aspects environnementaux constituent le noyau du partenariat stratégique global entre la France et la Chine, a de son côté souligné M. Macron.
En 2018, dans un communiqué de presse publié à Buenos Aires après une réunion trilatérale organisée en marge du sommet du G20, la Chine, la France et les Nations Unies ont par ailleurs une nouvelle fois exprimé leur détermination à travailler ensemble pour lutter contre le changement climatique.
Beijing et Paris ont renouvelé leur profond engagement politique en faveur d'une application efficace et transparente de l'Accord de Paris. Dans cette lutte contre le dérèglement climatique, "vitale pour l'avenir de l'humanité", les trois parties ont appelé les membres de la communauté internationale à unir leurs efforts pour bâtir une société à faibles émissions de carbone et assurer le succès d'un développement durable.
La partie chinoise a notamment réitéré son soutien à la mise en œuvre de l'Accord de Paris, sur le principe de "responsabilités communes mais différenciées et de capacités respectives", ainsi qu'à la négociation d'un accord global lors de la COP24.
Aux yeux de l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, l'année 2019, qui marque le 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, "sera une grande année pour la coopération franco-chinoise".
"L'Accord de Paris n'aurait pas été possible sans la Chine et sans cette bonne coopération entre la France et la Chine", a-t-il insisté, relevant des "visions communes" entre les deux pays. Cet accord représente peut-être le dernier rempart du multilatéralisme, a-t-il jugé.
En Chine comme en France, les dirigeants et les populations attachent une importance capitale aux problèmes liés au changement climatique et à l'écologie. Les gouvernements, les collectivités locales, les entreprises et les organismes civils des deux pays ont pris des mesures concrètes pour lutter contre le dérèglement climatique, préserver l'environnement et encourager un développement vert et durable.
L'Année sino-française de l'environnement en 2018 a d'autre part permis à Beijing et Paris d'engager une série de dialogues politiques fructueux et une coopération pragmatique en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement.
Cette année, les deux pays vont poursuivre leurs efforts pour faire de leur coopération sur ces questions le fer de lance de leurs relations bilatérales. L'année 2019 "sera une année fertile" pour la coopération bilatérale, M. Raffarin en est persuadé.
Par Ying Qiang, Tang Ji et Xu Yongchun