Les intimidations de Washington ne feront qu'accroître l'esprit combatif de Beijing

Une fois de plus, les Etats-Unis ont décidé d'intensifier leur offensive commerciale contre la Chine en brandissant samedi la menace d'imposer des droits de douane supplémentaires sur la quasi-totalité de leurs importations chinoises.

Cette nouvelle escalade semble montrer que les faucons du commerce à Washington deviennent de plus en plus hystériques et désespérés en cherchant à soumettre la Chine.

Il y a quelques semaines, les Etats-Unis, ignorant les faits, ont étiqueté la Chine comme "manipulateur de devises".

L'administration américaine pense pouvoir pousser sa chance dans ce combat commercial qu'elle a déclenché, mais la Chine ne sera pas intimidée.

Depuis plus d'un an que Washington a tiré la première salve de cette guerre commerciale contre la Chine, la partie chinoise a toujours agi de bonne foi, en quête d'une solution mutuellement bénéfique, comme par exemple l'achat de produits agricoles américains et un contrôle accru sur les narcotiques tels que le fentanyl.

Pourtant, les seules réponses à cette très grande sincérité de la Chine n'ont été que calomnies, volte-face et intimidations de la part des faucons du commerce à Washington, lesquels pensent que la Chine va se laisser faire.

En montant le ton et en menaçant d'imposer davantage de taxes douanières, les Etats-Unis semblent parier que la Chine cèdera en premier. Mais il s'agit là d'un pari perdant.

Les durs de l'administration Trump ont surestimé leur capacité à forcer Beijing à faire des concessions au détriment des intérêts fondamentaux de la Chine et ont sous-estimé la détermination du pays asiatique à défendre ses enjeux vitaux.

Les contre-mesures annoncées vendredi par la Chine face aux nouvelles menaces douanières américaines devraient leur servir de rappel clair et net que la Chine ne fera que croître encore plus résolument face aux pressions croissantes.

Les guerres commerciales ne font aucun gagnant, en particulier dans cette économie mondiale de plus en plus imbriquée. Ainsi, lorsque les Etats-Unis tentent de frapper Beijing de façon irréfléchie avec des droits de douane punitifs, ils taxent en fait leur propre peuple, nuisent à leur propre économie, ébranlent les bourses du monde entier et freinent la croissance mondiale.

Ces intimidations commerciales irréfléchies et capricieuses ont déjà ébranlé les marchés boursiers américains et suscité des inquiétudes à l'échelle mondiale, notamment auprès de leurs alliés européens.

Les trois principaux indices américains ont tous chuté vendredi, le Dow Jones cédant ainsi 623 points.

Lors du sommet du G7 ce week-end à Biarritz, en France, le président du Conseil européen Donald Tusk a tiré la sonnette d'alarme, avertissant que "les guerres commerciales conduiront à la récession", tandis que le président français Emmanuel Macron a jugé qu'elles étaient mauvaises pour tous.

Pour le bien de la Chine et des Etats-Unis, ainsi que pour celui de la communauté internationale, les négociations demeurent le seul moyen permettant de trouver une issue à ces différends commerciaux.

Les durs à Washington devraient garder à l'esprit que les pressions ne leur donneront pas plus d'atouts à la table des négociations, mais dresseront davantage d'obstacles sur la voie menant à un règlement définitif des frictions commerciales.

Par conséquent, le plus tôt ces faucons anti-Chine abandonneront leur addiction à une tactique de pression maximale, le plus vite les deux parties pourront résoudre leurs différends commerciaux.

Washington doit faire preuve de suffisamment de sincérité pour convaincre Beijing qu'un accord puisse être obtenu sur la base du respect et d'un traitement d'égal à égal et que celui-ci tienne compte des préoccupations majeures de la Chine, pas uniquement celles des Etats-Unis.

Si les faucons du commerce à Washington ne respectent pas ce principe de base, ils devront être tenus pour responsables des conséquences désastreuses pour les Etats-Unis et le monde entier de leur arrogance et leur sectarisme.