Dernière mise à jour à 11h08 le 23/12
"Je crois que l'Europe et la Chine ont un agenda commun, qu'elles peuvent approcher chacune à sa manière, pour régler la question climatique, assurer le libre-échange et montrer l'exemple en matière de justice sociale", estime Pierre Defraigne, ancien directeur général adjoint de la DG Commerce à la Commission européenne, dans une interview récemment accordée à Xinhua.
Cette année 2019, marquée par de nombreux changements concernant les défis communs à relever entre Etats et institutions internationales sur le climat ou encore les échanges commerciaux, invite à jeter un regard prospectif sur 2020.
L'accord sur le climat pour parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050, annoncé par les dirigeants européens, "est certes la bonne direction fixée et datée", note M. Defraigne. Le tout maintenant est de transposer cette démarche politique dans une série de décisions qui doivent se prendre au niveau de l'Union européenne, mais aussi des régions, des villes et des entreprises, note celui qui est aujourd'hui directeur exécutif de la Fondation Madariaga.
Bien qu'optimiste, il invite les Etats membres à un niveau élevé de solidarité pour concrétiser cet accord sur le climat. Il interpelle les partenaires internationaux dans ce combat contre le changement climatique.
Cet accord conjugue libre-échange et normes environnementales. Il faut pour cela "pratiquer ces normes chez nous, sinon elles ne sont pas justifiées au regard même de l'Organisation mondiale du commerce", observe-t-il, en ajoutant qu'"imposer à nos partenaires des normes et ne pas soi-même se les appliquer serait du protectionnisme".
La Chine et l'UE sont partenaires depuis 1985. Bien qu'ayant des systèmes politiques différents, elles ne peuvent pas être considérées comme des rivaux, fait remarquer M. Defraigne.
Pour permettre un meilleur équilibre entre des partenaires aux systèmes politiques différents et mieux organiser la gouvernance mondiale, M. Defraigne invite la Chine et l'UE à renforcer le multilatéralisme.