Dernière mise à jour à 09h11 le 05/01
Une nouvelle enquête a révélé qu'une campagne mondiale de désinformation de 15 ans a utilisé des organisations qui n'existent plus et au moins 750 faux médias pour servir les intérêts indiens et discréditer les pays voisins de l'Inde, dont la Chine, a récemment rapporté la BBC.
"C'est le plus grand réseau que nous ayons découvert", a confié à la BBC Alexandre Alaphilippe, directeur général de l'ONG belge EU DisinfoLab qui a mené l'enquête.
Selon le média britannique, les chercheurs ont découvert 265 sites pro-indiens opérant dans 65 pays en 2019 et ont remonté leurs traces jusqu'à une société de portefeuille indienne basée à Delhi.
L'enquête a révélé que le réseau a une double stratégie pour étendre son influence en mettant l'accent sur l'Union européenne (UE) et l'Organisation des Nations Unies (ONU).
"A Genève, les groupes de réflexion et les ONG étaient chargés du lobbying, des manifestations et de prendre la parole au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU au nom des organisations accréditées", a noté la BBC. Le média britannique a ajouté qu'à Bruxelles, l'accent "était mis sur les membres du Parlement européen, qui ont été engagés dans des voyages internationaux et sollicités pour écrire des tribunes 'exclusives' pour de faux sites comme EU Chronicle, qui seraient ensuite amplifiées en utilisant l'ANI (Asian News International, une agence de presse indienne)".
EU DisinfoLab a relevé "au moins 13 cas" de tribunes anti-Chine et anti-Pakistan écrites par des députés européens, publiées à l'origine sur EU Chronicle avant d'être republiées par l'ANI, toujours selon la BBC.
Ben Nimmo, un expert des réseaux de désinformation, a déclaré à la BBC que le réseau découvert était "l'une des opérations les plus persistantes et complexes" qu'il ait jamais vue.