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Comment les médias étrangers sont passés à côté du critère de lutte contre la pauvreté chinois

le Quotidien du Peuple en ligne | 10.03.2021 09h57

Dans une salle étincelante remplie de journalistes masqués la semaine dernière à Beijing, l'un d'entre eux, de l'Associated Press du Pakistan, s'est levé pour poser une question au porte-parole de la session du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC). Il lui a demandé si le seuil que la Chine utilise pour suivre sa campagne de lutte contre la pauvreté est inférieur aux normes mondiales.

Le lendemain, au même endroit, une autre journaliste, du Strait Times de Singapour, a posé une question similaire au porte-parole de la session de l'Assemblée populaire nationale (APN). Pouvez-vous nous expliquer en quoi le seuil chinois diffère de ses homologues mondiaux, a-t-elle déclaré sérieusement.

La définition chinoise de la lutte contre la pauvreté est en pratique multidimensionnelle. Pour dire les choses franchement, la Chine se soucie des revenus des agriculteurs pauvres. Elle prend également en compte le fait de savoir si les pauvres ont les moyens d'avoir de la nourriture et des vêtements en quantité suffisante, et s'ils ont les moyens d'aller à l'hôpital, de fréquenter les écoles, de vivre dans des logements sûrs et de boire de l'eau potable - un ensemble de normes que les responsables utilisent pour évaluer la pauvreté sur le terrain.

Le seuil non monétaire, cependant, est moins connu du monde extérieur.

Sur une période de huit ans, la Chine a hissé le revenu de près de 100 millions d'agriculteurs pauvres au-dessus du seuil de revenu annuel par habitant de 2 300 yuans (354 dollars). Ce chiffre a été établi en 2010 et ajusté annuellement en fonction de l'inflation.

Lorsque les autorités centrales ont proposé la stratégie de « lutte ciblée contre la pauvreté» en 2015, la référence a été reconduite pour suivre les progrès sur le terrain. À l'époque, les autres alternatives comprenaient un seuil de 1,90 dollar par jour, fixé par la Banque mondiale en 2015, et un seuil de 1,25 dollar par jour que les Nations Unies ont adopté la même année dans leur Programme de développement durable à l'horizon 2030.

Le seuil chinois est en fait plus élevé que les deux alternatives lorsque la parité de pouvoir d'achat est prise en compte. Certains ont accusé la Chine d'utiliser la norme inférieure de la Banque mondiale. En effet, la Banque mondiale a mis en place des seuils plus élevés pour les pays plus aisés. Ceux-ci incluent un montant de 3,20 dollars quotidien pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et un seuil de 5,50 dollars par jour pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.

Mais c'était en 2018, trois ans après que la Chine a décidé du seuil de 2 300 yuans, et ils sont destinés à servir de référence.

Matteo Marchisio, responsable pour l'Asie de l'Est du Fonds international pour le développement agricole, une agence des Nations Unies, a soutenu que se quereller sur le taux exact de pauvreté risque de ne pas comprendre la situation dans son ensemble : la Chine a réussi à élever le revenu de centaines de millions de personnes au-dessus de la ligne de pauvreté en quelques années seulement.

C'est le raisonnement qui s'applique dans le débat sur le seuil de pauvreté.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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