Dernière mise à jour à 09h17 le 25/03
Des recherches sur deux mégaprojets ferroviaires chinois en Afrique de l'Est, la ligne Nairobi-Mombasa et la ligne Addis Abeba-Djibouti, suggèrent que les craintes selon lesquelles la Chine bouleverse les règles de développement pourraient être mal placées, selon une analyse parue début mars dans le quotidien The Washington Post.
Ces deux mégaprojets en disent long sur le modèle de développement de la Chine, montrant que les règles locales importent plus que les directives du gouvernement chinois, selon cette analyse menée par la chercheuse italienne Maria Adele Carrai.
Des entretiens avec des directeurs de projet chinois au Kenya, par exemple, ont révélé que le respect des lois locales était essentiel pour réduire les risques opérationnels et éviter les conflits environnementaux et du travail et les mesures punitives, a indiqué ce professeur adjoint à l'antenne shanghaïenne de l'Université de New York (NYU).
"Nous nous considérons comme une force pour le bien, un moteur de transformation parmi les gens dans les zones où nous opérons", a ainsi assuré un responsable des relations extérieures et de la coopération de l'entreprise de BTP publique China Road and Bridge Corporation (CRBC), maître d'œuvre de la construction de la ligne Nairobi-Mombasa.
Au Kenya et en Ethiopie, l'impact des réglementations chinoises semble être limité, selon l'étude, laissant entendre que les entreprises chinoises se conforment aux conditions des pays hôtes et aux réglementations en matière de passation des marchés, d'environnement, de foncier et de droit du travail, même si celles-ci sont moins strictes que les règles chinoises.
Pour l'heure, les entreprises chinoises opérant à l'étranger ont tendance à se conformer aux pratiques professionnelles locales, plutôt qu'à celles de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en vigueur en Chine. Cela peut signifier qu'elles s'adaptent aux écarts réglementaires avec les pays hôtes, selon l'analyse.