Dernière mise à jour à 09h12 le 28/07
La Chine exerce davantage d'influence dans le monde que les Etats-Unis, les initiatives d'aide internationale menées par le Parti communiste chinois (PCC) s'avérant rapides, à grande visibilité et pertinents, estime l'ancien haut fonctionnaire américain Jim Richardson dans une tribune parue le 22 juillet dans la revue Foreign Policy.
Cet ancien directeur du Bureau de l'aide étrangère au département d'Etat sous Donald Trump revient sur trois aspects sur lesquels Washington pourrait en apprendre du PCC sur comment gagner un soutien international et accroître son influence et son rayonnement.
D'abord, le PCC avance rapidement lorsqu'il s'agit d'agir et d'apporter des ressources aux autres. Par contraste, "le processus d'attribution des marchés publics aux Etats-Unis, qu'il s'agisse d'un contrat ou d'une subvention, peut prendre 18 mois ou plus et c'est sans compter la planification stratégique et les réajustements budgétaires en matière de programmes nouveaux, ce qui peut prendre des années de plus", note-t-il.
A cet égard, M. Richardson fait deux propositions. La première, c'est que Washington doit réformer la façon dont il budgétise et alloue ses fonds d'aide à l'étranger. De plus, la Maison Blanche et le Congrès doivent travailler ensemble à réformer davantage "un processus inutilement lourd et complexe" dans ce domaine-là.
Le second atout du PCC, poursuit-il, c'est lorsqu'il interagit avec un pays, il s'inscrit dans un projet dont l'impact et la visibilité sont nationales.
Ainsi, l'expert suggère que les Etats-Unis "soient prêts à se lancer dans de grands programmes", notamment dans les infrastructures, et "s'assurent qu'ils méritent la reconnaissance pour les contributions envoyées via des organisations internationales au moyen d'un système d'allocation efficace et visible".
Enfin, le PCC réussit en grande partie parce qu'il offre aux pays en développement ce dont ils ont réellement besoin, juge Jim Richardson. En revanche, les Etats-Unis "s'entravent eux-mêmes parce que leur aide étrangère arrive souvent tardivement et pour les mauvaises raisons".
"Avec une réforme budgétaire sérieuse, une flexibilité accrue dans la façon dont Washington peut dépenser son argent et des partenaires présents autour de la table lorsque des décisions clés sont prises, les Etats-Unis peuvent régler ces problèmes qu'ils ont eux-mêmes provoqués et qui brident le monde en développement", conclut l'expert.