Dernière mise à jour à 09h10 le 09/09
Les interventions militaires étrangères n'aident en rien à résoudre les problèmes, a déclaré mardi Dai Bing, chargé d'affaires de la Mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies.
"La façon dont la situation en Afghanistan s'est déroulée récemment est la preuve qu'une intervention militaire étrangère et l'imposition d'un programme de 'transformation démocratique' n'aident en rien à résoudre les problèmes. Cela ne fait que créer davantage de problèmes et l'échec en devient le résultat inévitable", a-t-il affirmé lors d'un briefing du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
"Le retrait précipité et désorganisé des troupes d'Afghanistan par les pays concernés a plongé Kaboul dans le chaos et le bouleversement. Il a créé un désastre humanitaire majeur et a laissé le peuple afghan ramasser les morceaux ; et il y en a des tas", a déploré M. Dai.
"Nous exhortons les pays concernés à honorer leur engagement en faveur de la reconstruction pacifique de l'Afghanistan, et à ne pas rejeter la responsabilité sur ses voisins ou sur la communauté internationale au sens large", a-t-il déclaré.
Selon le diplomate chinois, le maintien de la paix et de la sécurité internationales est une responsabilité qui incombe principalement au Conseil de sécurité en vertu de la Charte des Nations Unies.
"Aujourd'hui, le paysage de la sécurité internationale est truffé de défis et d'un enchevêtrement de questions de sécurité traditionnelles et non traditionnelles. La pandémie mondiale de COVID-19 toujours en cours a exacerbé les incertitudes ainsi que les instabilités sur le front de la paix et de la sécurité", a-t-il noté. "Pour parvenir à une paix durable et à une sécurité universelle face à ces défis mondiaux, il est impératif de défendre un véritable multilatéralisme et de le traduire dans les faits."
"Il n'en demeure pas moins que notre priorité commune est de combattre la pandémie dans l'unité et la solidarité. La COVID-19 n'est pas seulement une menace pour l'ensemble de l'espèce humaine, mettant en péril nos vies et la santé publique. Elle a également le potentiel de permettre et d'accélérer le développement du terrorisme et de l'extrémisme", a averti M. Dai.
A propos des vaccins contre la COVID-19, il a affirmé que l'accès universel à ces derniers est "une pierre de touche" de l'efficacité du multilatéralisme. Il est très difficile de s'en procurer dans de nombreux pays en développement, tandis que certains pays développés en accumulent encore un nombre bien supérieur à celui dont ils ont besoin pour eux-mêmes, a-t-il relevé.
"Ces vaccins restent stockés alors que leur date de péremption est dépassée. La Chine appelle ces pays à mettre fin au nationalisme vaccinal, et à contribuer de manière tangible à l'accessibilité et à la distribution équitable des vaccins dans le monde."
En ce qui concerne le rôle du Conseil de sécurité, M. Dai a dit que la promotion du règlement politique des points chauds régionaux est le mandat principal du Conseil de sécurité. "Beaucoup de ces questions à l'ordre du jour du Conseil sont à un stade critique, et il est impératif de pratiquer un véritable multilatéralisme, de respecter la souveraineté et l'indépendance de tous les pays ainsi que la voie de développement choisie par les peuples de leur propre gré, et de promouvoir, par les bons offices et la médiation, le dialogue et la consultation entre les parties afin de surmonter leurs différends", a-t-il précisé.
"Contourner le Conseil de sécurité pour imposer des mesures coercitives unilatérales n'a aucun fondement en droit, défie la raison et constitue un affront à la décence commune", a-t-il souligné.
"Face au terrorisme, au changement climatique et à d'autres menaces de sécurité non traditionnelles, la communauté internationale doit défendre un véritable multilatéralisme, renforcer la coordination et travailler ensemble pour y faire face", a recommandé M. Dai.
A l'occasion du 20e anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre 2001, il a indiqué que 20 ans plus tard, la menace terroriste à laquelle est confrontée la communauté internationale n'a pas été éliminée une fois pour toutes, et que la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes ainsi que ses manifestations reste la responsabilité commune de la communauté internationale.
"Le deux poids deux mesures et le contre-terrorisme sélectif sont la force dominante d'interférence dans la coopération internationale contre le terrorisme. Nous devons les rejeter et leur dire non", a affirmé le diplomate chinois.
Faisant référence au 50e anniversaire du rétablissement du siège légitime de la République populaire de Chine aux Nations Unies, M. Dai a rappelé que les cinq décennies écoulées depuis lors ont vu la Chine soutenir et pratiquer un véritable multilatéralisme, en apportant un appui constant, soutenu et fiable à l'ONU.
"A l'avenir, nous avons la confiance et la capacité d'apporter une contribution encore plus grande au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde", a-t-il conclu.