Dernière mise à jour à 08h49 le 30/09
Les allégations récemment portées par certains responsables politiques américains contre la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, mettent à nu leur "hystérie anti-Chine" et pourraient menacer le multilatéralisme de cette institution et la stabilité financière mondiale, estime l'expert américain Jeffrey Sachs.
Ces attaques "ne concernent pas vraiment le caractère présumé sacré des données de la Banque mondiale ou la qualité de sa gestion", mais "le rôle de la Chine dans une institution multilatérale basée à Washington", juge le directeur du Centre pour le développement durable de l'Université de Columbia à New York dans une tribune parue lundi dans le Financial Times.
M. Sachs avertit que le multilatéralisme du FMI sera menacé si les responsables politiques américains parvenaient à évincer Mme Georgieva de son poste avec leurs accusations "ténues".
"Si le gouvernement américain, à l'instigation de têtes brûlées au Congrès, fait tomber Mme Georgieva, ça prouverait de manière concluante que le FMI est une institution dirigée par les Etats-Unis (seulement) parée de minces oripeaux du multilatéralisme", estime-t-il.
Ce scénario serait "dévastateur" pour la confiance mondiale et la stabilité financière, ajoute l'expert. "On en reviendrait bientôt au nationalisme financier et monétaire éhonté des années 1930 qui a aggravé la Grande Dépression et placé le monde sur le chemin de la guerre totale."
Aussi Jeffrey Sachs appelle le FMI à "ne pas capituler devant l'hystérie anti-Chine du Congrès (américain)".