Dernière mise à jour à 09h11 le 09/10
La Chine a grandement soutenu et contribué à la protection de la biodiversité et sa philosophie de civilisation écologique est "cruciale pour que tous les pays atteignent les objectifs mondiaux de biodiversité", a estimé Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB), dans une récente interview à Xinhua.
"La civilisation écologique est un concept intéressant. Et pourquoi intéressant ? Parce qu'elle examine la relation entre la société et la nature", a indiqué la secrétaire exécutive.
Ce concept démontre "le courant dominant de la biodiversité à travers les secteurs et les départements, ce qui est également crucial pour que tous les pays atteignent les objectifs mondiaux de biodiversité", a-t-elle poursuivi.
Mme Mrema est arrivée en Chine pour participer à la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15), qui s'ouvrira lundi à Kunming, dans le sud-ouest de la Chine.
Sur le thème "La civilisation écologique - Construire un avenir partagé pour toute vie sur Terre", cette réunion est la première conférence mondiale organisée par les Nations Unies au sujet de la civilisation écologique.
La première partie de la réunion est prévue pour lundi prochain, les participants devant revoir le "cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020" afin de dresser un plan pour la conservation de la biodiversité à l'avenir, tandis que la deuxième partie, qui se tiendra en personne au premier semestre 2022, verra des négociations larges et approfondies en vue d'un cadre ambitieux et pratique.
"Ce cadre remplacera en fait les objectifs de biodiversité d'Aichi, qui ont guidé notre mise en œuvre au cours des dix dernières années", a ajouté Mme Mrema.
Elle s'attend à ce qu'une déclaration de Kunming soit adoptée lors de la première partie de la réunion, affirmant qu'elle contribuera à "donner un élan à l'importance de la conservation de la biodiversité" et à démontrer que "la perte de biodiversité ne nous attend pas".
Au cours des dernières décennies, "la Chine a été un fervent partisan et contributeur à l'agenda mondial de la biodiversité. C'est l'un des premiers pays à ratifier la Convention sur la diversité biologique. Elle a également ratifié les deux protocoles de la convention, à savoir le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, ainsi que le Protocole de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages", a indiqué Mme Mrema.
De plus, "la Chine a été l'un des plus grands pays donateurs au budget de base de la convention et des protocoles, notamment depuis 2019", a-t-elle noté.
"La tenue de la COP15 est une démonstration claire du leadership mondial et de l'engagement de la Chine en matière de biodiversité", a-t-elle souligné.
Mme Mrema a par ailleurs reconnu les efforts de restauration que la Chine a menés au cours des dernières décennies, qui constituent un bon modèle pour les futurs travaux de conservation de la biodiversité, et peuvent être imités par d'autres pays.
"Le gouvernement chinois a continué d'appliquer une approche à long terme pour réduire la perte de biodiversité avec des équipes multidisciplinaires qui peuvent offrir des solutions fondées sur des preuves pour faire face aux complexités socio-économiques, et assurer des orientations politiques inclusives et accessibles, y compris la politique de ligne rouge écologique, pour construire un environnement résilient, capable de s'adapter aux impacts et aux chocs futurs", a-t-elle expliqué.
"Et la notion chinoise d'unité, de la nature et de l'homme, nous l'espérons, sera un bon exemple pour d'autres pays à suivre ou à imiter", a-t-elle ajouté.
En parlant des défis en termes de biodiversité, Mme Mrema a relevé que la pandémie de nouveau coronavirus en cours en est l'un des grands, qui a affecté à la fois notre santé et la biodiversité.
Selon le rapport 2019 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), les changements d'usage des terres et de la mer, l'exploitation directe de certains organismes, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes sont les cinq principaux facteurs de la perte de biodiversité.
Pour prévenir la perte de biodiversité, a poursuivi Mme Mrema, le monde entier devrait protéger efficacement plus de terres et d'océans, assurer une consommation et une production durables, s'assurer que tous les acteurs sont engagés dans la protection de la nature, et renforcer la coopération entre les gouvernements et avec toutes les parties prenantes.
"Nous sommes responsables de prendre réellement des mesures de transformation pour garantir cette relation harmonieuse avec la nature. Et par conséquent, notre relation avec la nature doit changer", a-t-elle conclu.