La Chine et la France conviennent de défendre le multilatéralisme

Le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue français Jean-Yves Le Drian se sont engagés à préserver le multilatéralisme lors de leur rencontre samedi à Rome en marge du Sommet des dirigeants du Groupe des 20 (G20).

Depuis le début de l'année, la Chine et la France ont maintenu des interactions étroites de haut niveau, a indiqué M. Wang.

Les deux chefs d'Etat ont assisté par liaison vidéo au sommet des dirigeants de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique. Il y a quelques jours, ils ont également eu une conversation téléphonique fructueuse, au cours de laquelle ils ont défini des plans globaux de coopération bilatérale dans divers domaines.

Les deux parties doivent donner suite au consensus important auquel sont parvenus les deux chefs d'Etat, respecter les intérêts fondamentaux l'un de l'autre, prendre en compte les préoccupations légitimes de l'autre et maintenir le fondement politique des relations bilatérales afin d'obtenir des résultats plus fructueux dans leur coopération pratique, a déclaré M. Wang.

Actuellement, la paix, la sécurité et le développement internationaux sont confrontés à de graves défis dans un contexte de résurgences répétées de la COVID-19 et de reprise économique mondiale morose, a noté M. Wang, ajoutant que la Chine appelait à la solidarité plutôt qu'à la division et à la coopération plutôt qu'à la confrontation, ce qui est également un appel commun de la communauté internationale.

En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), la Chine et la France doivent rester très vigilantes sur les paroles et actes qui, sur la scène internationale, tentent de créer la confrontation et de déclencher une "nouvelle guerre froide", préserver fermement le multilatéralisme, s'opposer à l'hégémonisme, à l'unilatéralisme et au protectionnisme, et faire preuve du sens des responsabilités en tant que grands pays, a souligné M. Wang.

M. Le Drian a de son côté déclaré que la France attachait une grande importance à la mise en œuvre de l'important consensus atteint par les deux chefs d'Etat, ajoutant que la France adhérait fermement à la politique d'une seule Chine et respectait le principe de la souveraineté des Etats.

Il a souligné que la France soutenait fermement le multilatéralisme et avait toujours traité les différends par le dialogue plutôt que la confrontation, sur la base du respect mutuel.

La France est prête à continuer à renforcer la communication et la coordination avec la Chine dans des cadres multilatéraux tels que le Conseil de sécurité des Nations Unies et le G20, a-t-il déclaré.

Les deux ministres sont convenues d'œuvrer au succès de la 26e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow et de la deuxième phase de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique.

La Chine a soumis au secrétariat de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques deux documents sur ses contributions déterminées au niveau national et sur ses stratégies de contrôle des émissions à long terme, a déclaré M. Wang, ajoutant que la Chine honorerait résolument ses engagements et participerait activement à la coopération internationale sur le changement climatique.

M. Le Drian a déclaré que la France appréciait hautement les mesures vigoureuses adoptées par la Chine pour économiser l'énergie et réduire les émissions, et qu'elle était prête à travailler avec la partie chinoise pour relever les défis mondiaux.

En ce qui concerne les relations Chine-Europe, M. Wang a exprimé l'espoir que la France utilise son rôle à la présidence tournante de l'Union européenne (UE) l'année prochaine pour faire en sorte que la coopération mutuellement bénéfique reste la clé de voûte des relations Chine-Europe et pour promouvoir leur développement durable, sain et régulier.

M. Le Drian a exprimé la volonté de la France de mener une communication et une coordination avec la Chine à cet égard.

Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur des questions d'intérêt commun, notamment la question du nucléaire iranien. Elles ont déclaré attendre avec impatience la reprise des négociations sur le Plan d'action global commun (PAGC) le mois prochain et espérer qu'un accord puisse être conclu rapidement.