Le peintre d'origine chinoise Chu Teh-Chun et membre de la section de peinture de l'Académie des beaux-arts de France, est décédé le mardi 25 mars à Paris, à l'âge de 93 ans, a fait savoir mercredi l'Académie des beaux-arts.
"Après Georges Mathieu et Zao Wou-Ki, ses deux confrères disparus récemment, Chu Teh-Chun était le dernier représentant à l'Académie de l'abstraction lyrique qui renouvela l'histoire de la peinture occidentale; son oeuvre incarne par ailleurs, comme celle de son confrère Zao Wou-Ki, ce que la rencontre des deux cultures française et chinoise peut produire de plus élevé en matière artistique lorsque la richesse d'un héritage millénaire rencontre l'affirmation souveraine de la liberté créatrice', a estimé l'Académie des beaux-arts dans un communiqué.
Né le 24 octobre 1920 en Chine dans une famille de notables lettrés, Chu Teh-Chun pratique la calligraphie depuis son plus jeune age; il entre en 1935, à la prestigieuse Ecole des Beaux-Arts de Hangzhou où son professeur lui fait découvrir la peinture occidentale et notamment Cézanne que Chu Teh-Chun admire particulièrement.
A l'issue de sa première exposition en 1954, il décide de s'embarquer pour la France, Chu Teh-Chun s'installe à Paris où il est happé par l'effervescence créatrice. De 1956 à 1961, il rencontre ses premiers succès à Paris, et dès 1964, sa réputation se propage à l'étranger.
En 1997, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts au fauteuil de Jacques Despierre. Lorsqu'il ne voyage pas, et jusqu'à l'accident cérébral qui le frappe en 2009, Chu Teh-Chun peint dans la quiétude de son atelier; la fécondité artistique de ses dernières années vient d'être révélée par la rétrospective organisée par la Pinacothèque de Paris.