Dernière mise à jour à 15h03 le 22/08
Hao Jingfang, vainqueur de l'Hugo Award de cette année, parle à Beijing en juillet. Luo Xiaoguang / Xinhua |
Hao Jingfang, auteur de science-fiction, est devenue la première écrivaine chinoise à remporter un Prix Hugo dimanche, s'offrant même le luxe de battre l'écrivain américain Stephen King, auteur de nombreux best-sellers d'horreur et de fantastique, dans la catégorie du meilleur roman court.
Native de Tianjin, l'auteur âgée de 32 ans a reçu le prix pour « Folding Beijing », où elle décrit la capitale chinoise comme une ville divisée par les classes sociales.
« Mon histoire suggère une possibilité pour l'avenir et propose également une solution ... Dans mon histoire, l'avenir est plus brillant que nous le pensions, et, je l'espère, il sera encore meilleur », a-t-elle déclaré en acceptant son prix dans la Grande Salle de bal du Centre des Conventions de Kansas City.
Elle a dit qu'elle n'était pas sûre de gagner et a plaisanté en disant qu'elle avait eu l'intention d'assister à la soirée des perdants des Hugo après la cérémonie. « Les écrivains de science-fiction envisagent toujours toutes les possibilités », a-t-elle malicieusement souligné.
Sa victoire intervient un an après que Liu Cixin ait remporté un Hugo pour son roman « Le problème des trois corps ». Il a été le premier auteur chinois à remporter le prix.
Dans « Folding Beijing », la ville est divisée en trois zones, et « les résidents du Premier Espace considèrent le sol supplémentaire en tant que partie de leurs privilèges », a dit Hao Jingfang de son histoire, qui a été traduite par Ken Liu et publiée l'année dernière par le magazine Uncanny.
Lors d'une manifestation littéraire qui a eu lieu précédemment à Beijing, elle avait précisé que l'histoire évoque le fossé de la société et celui de la richesse qu'elle a observés dans sa propre vie.
Liu Cixin, vainqueur du Prix Hugo 2015, a dit au China Daily qu'il pense que les histoires de Hao Jingfang transmettent de la chaleur et une couleur unique, comme la « lumière dorée du soleil ».
Il croit que la reconnaissance croissante des histoires de science-fiction chinoises dans le monde doit beaucoup à des traducteurs expérimentés comme Ken Liu, qui font la promotion des œuvres chinoises, et à la présence plus forte de la culture chinoise dans son ensemble.
L'auteur a ainsi cité le succès du Prix Nobel Mo Yan et Cao Wenxuan, qui a reçu samedi le Prix Hans Christian Andersen de la littérature pour enfants en Nouvelle-Zélande.
Selon Eric Abrahamsen, de Paper Republic, qui traduit et publie des œuvres de littérature chinoise, la jeune génération des écrivains de science-fiction chinois fait preuve d'une grande créativité : « Les lecteurs de science-fiction du monde entier veulent juste lire de bonnes histoires, et les auteurs chinois en proposent », dit-il.
De son côté, Hao Jingfang a dit qu'elle voulait à l'origine être scientifique. Elle a commencé à écrire des histoires de science-fiction après avoir obtenu un diplôme en physique à l'Université Tsinghua en 2006. Elle a ensuite continué à mener des recherches en macroéconomie pour son doctorat, et elle travaille depuis 2013 à la Fondation chinoise de recherche sur le développement.
Da Shu, son rédacteur en chef chez Jiuzhi Tianda Publishing, qui a lui-même publié un roman et deux recueils de romans de la jeune femme, a pour sa part déclaré que son succès dans le Prix Hugo était une agréable surprise.