Dernière mise à jour à 10h39 le 23/08

Page d'accueil>>Economie

Approbation d'une ligne ferroviaire himalayenne

le Quotidien du Peuple en ligne | 05.08.2016 16h17

Un voyage en train dans l'Himalaya à plus de 100 km/h au pied des plus hautes montagnes enneigées du monde et des plus anciens glaciers, n'est plus un rêve, selon les experts des chemins de fer chinois.

Avec plus de 19 000 km de rails à grande vitesse, jusqu'à 350 km/h, la Chine a accumulé la technologie et l'expérience pour construire une liaison ferroviaire entre la région autonome du Tibet et le sous-continent sud-asiatique.

Cette ligne himalayenne partirait de Xigaze, une ville tibétaine, pour passer à Gyirong, un port terrestre à la frontière chinoise, avant de franchir le Népal, bien que ce ne serait pas un chemin de fer à grande vitesse. Voilà ce qu'ont annoncé jeudi des chercheurs à Beijing, lors d'un forum organisé par le China Tibetology Research Center, une organisation d'études tibétaines.

En 2006, la Chine a construit un chemin de fer sur plus de 1 100 km reliant la région des hauts plateaux du Tibet avec le reste du pays. Et en 2014, la construction d'une liaison ferroviaire de 250 km entre Lhassa, la capitale régionale du Tibet, et Xigaze, la deuxième plus grande ville de la région.

Les trains circulent à 100 km/h à travers le réseau ferroviaire tibétain, qui, selon le plan chinois de 2016 à 2020, s'étendra de Xigaze à Gyirong.

Le Népal souhaite que la Chine puisse connecter ce port à Katmandou, la capitale népalaise, dans l'optique du projet de la ligne internationale Chine-Népal.

La Chine espère que la liaison ferroviaire stimulera la communication économique, culturelle et religieuse avec le Népal dans le cadre de l'Initiative «une ceinture, une route» proposée par le président Xi Jinping.

«La réalisation d'un chemin de fer traversant la chaîne himalayenne est aujourd'hui économiquement et technologiquement faisable», a déclaré Zong Gang, directeur adjoint du Département des sciences et de la technologie de l'Université de Technologie de Beijing.

L'altitude du port de Gyirong se situe à 2 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, alors que le col de la Gyirong au Népal se trouve à près de 1 800 mètres, d'où une possibilité d'un chemin de fer au niveau du plan géographique.

En revanche, la ville de Lhassa est environ à 3 700 mètres au-dessus du niveau de la mer et Xigaze à 3 800 mètres.

Lobsang Gyaltsen, président du gouvernement de la région autonome du Tibet, a souligné le 1er Juillet 2016, que la construction de liaisons ferroviaires était le moyen le plus puissant pour permettre au Tibet de s'ouvrir aux pays de l'Asie du Sud.

Après une rencontre entre le Premier ministre Li Keqiang et son homologue népalais K. P. Sharma Oli en mars dernier, les deux pays ont convenu que leurs deux gouvernements respectifs examineront le projet de la construction d'un chemin de fer transfrontalier, soutenant les entreprises qui effectueront des recherches préliminaires.

Au moins deux sociétés chinoises ont montré un intérêt dans le développement des réseaux ferroviaires reliant la Chine au Népal, a rapporté Kathmandu Post le 2 juillet 2016.

La China CAMC Engineering Co a proposé la construction d'un chemin de fer de 121 km reliant Katmandou et Rasuwagadhi, un port terrestre au Népal face Gyirong.

Le groupe China Railway Construction a demandé officiellement au ministère népalais des chemins de fer, une étude de faisabilité d'une ligne Kathmandu-Rasuwagadhi.

Pour Ma Jiali, chercheur à l'Institut chinois de relations internationales contemporaines, un chemin de fer trans-himalayen serait d'une grande valeur économique, pouvant ensuite relier la Chine, la plus grande économie de l'Asie, avec l'Inde, la troisième plus grande économie du continent.

L'expert a ajouté que le Népal enclavé était prêt à avoir un lien plus commode avec la nation chinoise, estimant que le développement de la Chine offrira de plus grandes opportunités à ce pays.

Zhou Yuhui, enseignant à l'Université Jiaotong de Beijing qui rentre tout juste d'une visite de terrain à la frontière sino-népalaise, a noté : «La région possède de riches ressources touristiques, y compris la forêt vierge, les canyons et reliques historiques de Gyirong, qui sont peu développées.

«Tout en faisant venir les touristes et les entreprises à Gyirong, ce qui aidera les populations locales à échapper à la pauvreté, le chemin de fer Chine-Népal va également permettre aux résidents plus disposés à intégrer la vie moderne.»

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :