Dernière mise à jour à 10h05 le 22/07
Des ouvriers kenyans sur le site de construction du chemin de fer Mombasa-Nairobi, contrat remporté par la China Communications Construction Company Co Ltd. [Photo fournie au China Daily] |
Selon le plus haut responsable de China Communications Construction Co Ltd, l'intégration de normes chinoises dans les projets d'infrastructure en Afrique est la clé du développement durable sur le continent.
« Dans le processus de mondialisation, nous avons besoin d'introduire des normes chinoises à l'étranger et de les intégrer dans les projets locaux. La localisation est la condition préalable pour un véritable développement durable », a ainsi déclaré Sun Ziyu, président de CCCC.
CCCC est une entreprise d'Etat cotée à la Bourse de Hong Kong dont les activités s'étendent de la conception et la construction d'infrastructures de transport à la fabrication de matériel de dragage et autres engins lourds. Elle compte plus de 200 projets à l'étranger, notamment des chemins de fer, des routes, des ponts, des tunnels, des aéroports et des ports.
CCCC a commencé ses activités en Afrique dans les années 1970 en Guinée équatoriale et en Mauritanie. Aujourd'hui, ses projets s'étendent dans plus de 50 pays d'Afrique, comme le chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi, la voie rapide Addis-Abeba-Adama en Ethiopie, et le port de Kribideep au Cameroun.
L'un des plus grands projets de CCCC en Afrique est le chemin de fer à écartement standard reliant Mombasa, le plus grand port d'Afrique orientale, à Nairobi, la capitale du Kenya. Le chemin de fer sera ensuite progressivement étendu aux pays voisins, notamment l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud.
Le débit annuel du port de Mombasa est de 25 millions de tonnes.
Le chemin de fer actuel a une capacité de transport annuelle d'1 million de tonnes seulement, car c'est une voie étroite d'un mètre de largeur construite il y a plus de 100 ans à l'époque de la domination coloniale britannique. Le reste des marchandises doit être transporté par la route.
La ligne Mombasa-Nairobi, qui sera d'une largeur standard de 1,435 mètre, permettra une vitesse maximale de 120 km/h pour les trains de voyageurs et 80 km/h pour les trains de marchandises, et aura une capacité annuelle de 25 millions de tonnes.
Plus grand projet d'infrastructure au Kenya depuis l'indépendance, il permettra de réduire le temps de voyage des passagers de Mombasa à Nairobi de plus de dix heures à un peu plus de quatre heures. Les trains de marchandises feront eux le voyage en moins de huit heures.
Le 11 mai 2014, les dirigeants kenyans et chinois ont signé des accords portant sur la construction du projet, qui est aujourd'hui achevée à 65%. Des essais sont prévus au début de 2017. La construction de la ligne 472 kilomètres a commencé en octobre 2013 et devrait être terminée au début de 2018.
La phase Mombasa-Nairobi du projet est estimée à 327 milliards de shillings kenyans (3,8 milliards de Dollars US).
L'Export-Import Bank of China fournira 90% du financement tandis que les 10% restants seront pris en charge par le gouvernement kenyan.
« La construction du chemin de fer va créer 30 000 emplois dans le pays. Elle devrait faire augmenter le taux de croissance du PIB du Kenya d'1,5 point de pourcentage. Plus de 90% des ouvriers seront issus de la population locale », a précisé Liu Qitao, président de CCCC.
« La ligne de chemin de fer est entièrement construite dans le respect des normes technologiques chinoises. Nous introduisons les capitaux et l'expertise de gestion chinois sur le continent. Elle fournira un transport moderne plus rapide, plus sûr et plus fiable au Kenya », a-t-il ajouté.
Le chemin de fer contourne les habitats fauniques autant que possible. Dans le parc national de Nairobi et le parc national de Tsavo, des pistes destinées aux animaux sauvages seront ainsi construites pour guider les animaux à traverser la voie ferrée, et des ponceaux seront également construits pour donner de l'eau à des animaux comme les zèbres.