A Wuhan, un enseignant belge reste fidèle à ses élèves

Malgré l'actuelle épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus, Jerry Van Oudenhove continue d'enseigner à ses étudiants via des plates-formes en ligne à Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine) et épicentre de l'épidémie. Professeur de langues étrangères à l'Université de bio-ingénierie de Wuhan, il aurait pu retourner en Belgique, mais il a choisi de rester à Wuhan.

Il travaille à Wuhan depuis environ deux ans. Il aurait pu rejoindre l'opération d'évacuation des ressortissants belges dirigée par l'ambassade du pays le 13 février. Mais en choisissant de rester avec ses étudiants, il est aujourd'hui devenu le seul Belge encore à Wuhan.

Il encourage même ses élèves lorsqu'ils deviennent tendus ou nerveux à propos du virus.

« Peut-être qu'ils sont un peu contrariés par la situation », a déclaré Jerry Van Oudenhove. « Je les motive à étudier l'anglais car cela contribuera non seulement à libérer leur anxiété, mais aussi à leur avenir ». Il s'appuie sur des matériaux langagiers optimistes et positifs comme « Chime of the Dawn Bells », un morceau de musique spécialement composé par le pianiste belge Jean-François Maljean pour Wuhan.

Il admet toutefois que, depuis le confinement, la vie à Wuhan a beaucoup changé. La conséquence la plus importante est qu'il ne peut pas rendre visite à des amis ou faire du shopping comme il le faisait auparavant. « Je me sens chez moi à Wuhan et dans notre université, qui m'offre son soutien chaleureux », a-t-il déclaré. « L'école est très bien organisée pour fournir de la nourriture et communiquer sur la situation de l'épidémie ».

« Tout comme le phénix, qui est né de ses propres cendres et est revenu à la vie, je pense que Wuhan ressuscitera après cette période difficile et deviendra meilleure et plus forte », a assuré Jerry Van Oudenhove, qui estime que le gouvernement chinois fait un excellent travail avec ses mesures strictes : « Un grand "pouce levé" pour le gouvernement chinois de mon point de vue ».

Il a aussi réfléchi sur son choix de travailler en Chine, et à Wuhan en particulier.

« Ce n'est que par hasard que je suis venu à Wuhan », a-t-il raconté. « Mais maintenant, je crois que c'était une très bonne décision. J'adore les gens de cette ville et je suis un fan des spécialités locales. Je suis un expatrié mais pas un étranger. Je pense que je suis l'un des 10 millions de citoyens qui vivent à Wuhan ».

Et après l'épidémie ? Jerry Van Oudenhove a confié qu'il irait dans de petites échoppes avec ses amis pour y déguster des nouilles chaudes à la pâte de sésame...