La Chambre de Commerce de l'Union Européenne en Chine a publié le 31 janvier à Beijing son « Rapport sur les investissements extérieurs de la Chine dans l'Union Européenne » (ci-après le « Rapport »). Le Rapport montre que 97% des entreprises chinoises ayant déjà investi dans l'UE prévoient de continuer à y investir à l'avenir, 82% de ces entreprises envisageant même d'augmenter leurs investissements sur la base des investissements existants.
Depuis longtemps, l'Union Européenne, avec sa technologie de pointe, sa main-d'œuvre qualifiée et son environnement juridique transparent, est considérée par les investisseurs chinois comme un environnement d'investissement stable. Dans le même temps, contrairement aux Etats-Unis, les pays de l'Union Européenne ne font pas valoir de facteurs de sécurité nationale pour faire barrage aux investissements chinois.
Ce rapport de la Chambre de commerce de l'Union Européenne en Chine, co-rédigé avec KPMG et Roland Berger Strategy Consultants Co., Ltd, montre que 85% des répondants ont dit que l’objectif principal de leurs investissements en Europe était d'obtenir des parts de marché en Europe, pour y vendre des produits et des services.
Mais les investissements des entreprises chinoises dans les pays de l'Union Européenne font encore face à des obstacles majeurs. Selon Charles-Edouard Bouée, Président de Roland Berger Strategy Consultants Co., Ltd pour la région asiatique, « L’Union Européenne est devenue partie intégrante de la stratégie d'investissement des entreprises chinoises. Dans la collaboration avec ces entreprises, nous sentons fortement que l’Europe est pour elles le premier choix pour leurs investissements, mais qu’elles rencontrent aussi bon nombre de difficultés pratiques au niveau opérationnel ».
Le Rapport montre que 78% de ces entreprises ont en effet évoqué les difficultés qu’elles ont rencontrées au niveau du fonctionnement de l'Union Européenne, essentiellement des problèmes liés à la bureaucratie et aux coûts élevés, aussi espèrent-elles que les pays de l'Union Européenne pourront simplifier les procédures pour les visas et les permis de travail délivrés aux employés chinois, améliorer la flexibilité du droit du travail, et proposer des mesures préférentielles et des impôts et coûts moins élevés. En outre, s’agissant de l'environnement d’affaires des vingt-sept États membres de l'Union Européenne, la puissance industrielle et la souplesse des règles n’est pas la même partout, ce qui constitue également des difficultés pour les entreprises chinoises qui veulent s'ouvrir le marché européen.
Les données du Rapport montrent aussi qu’en 2011, 1,4% des investissements directs étrangers dans l'Union Européenne provenaient de Chine, tandis que 20% des investissements directs étrangers en Chine provenaient des pays de l'Union Européenne.
Selon le Président de la Chambre de Commerce de l'Union Européenne en Chine, David Cucino, la dynamique croissante des investissements de la Chine dans l'Union Européenne est une tendance positive. Il estime que les entreprises chinoises opérant dans l'Union Européenne seront à l’avenir davantage impliquées dans les fusions et acquisitions d'entreprises, afin d'obtenir des entreprises européennes de la technologie, des marques et l'expérience nécessaire.