La Commission européenne a décidé mercredi de taxer à 47% les panneaux solaires importés de Chine, dans le but de sauver son industrie photovoltaïque, qui se bat pour la survie.
Pendant des années, les pays européens ont été aux premières lignes des efforts internationaux pour développer les énergies renouvelables, faisant de l'ombre aux autres pays en installant un plus grand nombre de panneaux solaires sur les toits des habitations et autres bureaux.
Leur initiative Energies propres, une contribution louable à la campagne mondiale contre le réchauffement climatique, pourrait beaucoup souffrir de la nouvelle taxe susceptible de pousser les consommateurs à annuler leurs commandes s'ils ne peuvent plus trouver des produits chinois vendus 40% moins chers que leurs équivalents européens.
"Le secteur solaire est très sensible aux prix... Si les prix sont augmentés artificiellement avec des tarifs punitifs, le marché solaire européen va tout simplement se retrouver paralysé", a indiqué Wouter Vermeersch, président de la société belgique Cleantec Trade, dans un communiqué publié mercredi.
La Commission européenne accuse la Chine d'exporter des panneaux solaires à bas prix et de subventionner illégalement ses produits exportés, afin de pousser les concurrents européens hors du marché.
Cependant, même les compagnies européennes ont reconnu que les avantages de la Chine concernant les prix étaient principalement imputables à des économies d'échelle, qui s'expliquent en partie par la hausse de la demande sur le marché mondial de l'énergie solaire ces dernières années.
Au lieu de critiquer la Chine, les fabricants européens de panneaux solaires ont besoin de trouver leurs propres moyens pour relancer leur industrie et rivaliser avec leurs concurrents sur le marché mondial.
Dans une économie mondiale interconnectée, le protectionnisme commercial ne peut que conduire à une situation sans gagnant, susceptible de déclencher une guerre commerciale qu'aucune des deux parties ne peut se permettre, sapant au passage des relations commerciales qui profitent à des milliards de personnes des deux côtés.
Les mesures protectionnistes concernent environ 21 milliards d'euros (27,6 milliards de dollars) de panneaux solaires chinois, soit la plus importante mesure anti-dumping de l'UE jusqu'ici. L'Union européenne aurait ainsi toutes les raisons du monde à se pencher d'un peu plus près sur cette affaire afin de trouver des solutions via le dialogue et la consultation avec ses partenaires chinois.