Alors que la grève qui touche une usine d'IBM à Shenzhen en est arrivée à son neuvième jour, le géant de l'informatique Lenovo a rompu le silence avec un communiqué publié mardi, dans lequel il s'engage à reprendre tous les anciens employés IBM de l'usine.
Lenovo, qui a acheté l'activité de serveurs bas de gamme d'IBM en janvier pour 2,3 milliards de Dollars US, a également promis aux employés qu'ils recevraient les mêmes salaires et bénéficieraient des mêmes avantages qu'ils possédaient avant l'acquisition.
« Nous allons reprendre tous les employés de l'unité de serveurs x86 d'IBM et être justes dans nos arrangements. Nous garantissons que leur rémunération et leurs avantages sociaux ne seront pas inférieurs à ce qu'ils avaient avant », a indiqué le communiqué de Lenovo.
La société a promis d'offrir des opportunités d'emploi égales aux employés de l'usine de Shenzhen après la transaction. D'après la déclaration, cela concernera environ 7 500 anciens employés d'IBM dans plus de 60 pays, dont les plus de 1000 employés de l'usine de Shenzhen qui travaillent dans les départements de la fabrication, de la recherche, de la vente et du marketing.
Lenovo, le plus grand producteur mondial d'ordinateurs personnels, a déclaré que l'accord est toujours en attente d'approbation et que la grève est une affaire interne à IBM. Il devrait être finalisé au cours du quatrième trimestre de cette année.
Environ un tiers des employés en grève à Shenzhen ont signé des accords pour devenir employés de Lenovo ou partir mardi après qu'IBM ait chassé sans ménagement lundi un groupe d'ouvriers ayant arrêté la production, ont dit des employés de l'usine.
Mais, selon Wen Yong, ouvrier qui vient d'être licencié, la force de la grève s'estompe rapidement, les plus de 1 000 grévistes de la semaine dernière étant passés cette semaine à 100 environ.
L'usine a mis fin aux contrats de 20 ouvriers actifs dans la grève de lundi, a indiqué M. Wen. Les employés licenciés auraient violé les politiques de l'entreprise en causant un arrêt de la production.
« Ils ont été immédiatement chassés et n'ont obtenu aucune compensation. C'est une sorte de vengeance », a déclaré M. Wen, qui a travaillé à l'usine pendant 10 ans.
Dans une déclaration écrite au China Daily, IBM a déclaré qu'il avait pris des mesures disciplinaires contre les employés qui ont refusé de retourner au travail, mais a refusé de révéler le nombre de travailleurs sanctionnés ni les détails des sanctions.
IBM a déclaré qu'elle offrait des indemnités aux salariés qui accepteraient de partir mercredi, que l'entreprise qualifie de « raisonnables » et non « obligatoires au regard des lois chinoises ».
Les employés de l'usine ont déclaré qu'IBM avait proposé un plan plus favorable dimanche à ceux qui accepteraient de signer un contrat avant le 12 mars pour rester et travailler pour Lenovo. Le plan aurait offert une prime de 30 000 Yuans (4 880 Dollars US), dont la moitié serait versée à la fin d'avril et le reste dans le premier mois suivant la prise de relais par Lenovo.
L'usine avait déjà proposé un bonus plus réduit de 6 000 Yuans le 3 mars avec une date limite de signature fixée au 7 mars. Les employés avaient considéré la prime comme insuffisante et déclenché une grève.
Le Gouvernement du District, les directeurs des ressources humaines et les syndicats travaillent actuellement à une médiation entre la direction d'IBM et les ouvriers de l'usine, a déclaré Wen Xianqing, un responsable de la presse au Gouvernement du District de Futian.